"Nous devons tout simplement parler avec les talibans sur la manière dont nous pouvons faire sortir du pays les gens qui ont travaillé pour l'Allemagne et les mettre en sécurité", a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. "C'est à eux que nous devons parler maintenant. Nous devons en particulier faire sortir les gens qui ont travaillé pour les organisations allemandes de développement et se sentent menacés", a-t-elle ajouté.
Les talibans attendus au tournant par la communauté internationale
Le gigantesque pont aérien mis en place par les Occidentaux le 14 août, à la veille de la prise de Kaboul par les talibans, s'est achevé le 30 août sans pouvoir évacuer tous les Afghans se disant menacés et souhaitant quitter le pays. De retour au pouvoir vingt ans après en avoir été chassés par une coalition emmenée par les Etats-Unis, les talibans sont attendus au tournant par la communauté internationale qui a prévenu qu'elle jugerait le mouvement islamiste sur ses actes. Plus tôt dimanche, le principal porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid avait affirmé au journal Welt am Sonntag que le mouvement souhaitait avoir "des relations diplomatiques solides et officielles avec l'Allemagne".
"Nous avons toujours dit que nous resterions si les Américains restaient"
Au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, Angela Merkel avait critiqué la décision du retrait des troupes occidentales prise par les Etats-Unis. "Il y a eu un effet domino après le retrait des troupes", avait-elle déclaré au cours d'une réunion à huis clos devant les cadres de son parti, l'Union démocrate-chrétienne allemande (CDU), selon des propos rapportés à l'AFP par des participants. "Nous avons toujours dit que nous resterions aussi si les Américains restaient", avait-elle également souligné avant de reconnaître que les Etats-Unis avaient payé un "lourd tribut" sur le plan humain pendant vingt-ans en Afghanistan.