Cinquante premiers réfugiés afghans, venus de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, sont arrivés jeudi après-midi en car à Strasbourg, où ils seront hébergés pendant quelques semaines dans un hôtel réquisitionné par l'État, a constaté l'AFP. Soixante autres réfugiés devaient arriver dans deux autres cars plus tard dans l'après-midi.
Le premier autocar, avec de nombreuses femmes accompagnées d'enfants à son bord, s'est arrêté peu après 15 heures devant le vaste hôtel, proche du Palais des congrès de la ville, et protégé par des barrières et des CRS, les réfugiés s'engouffrant dans l'établissement, loin des micros et des caméras. L'hôtel qui n'avait pas rouvert depuis le premier confinement a été réquisitionné pour un mois.
"Un dispositif d'accueil d'urgence"
La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait annoncé mercredi que, dans le cadre d'une répartition nationale des personnes évacuées en urgence d'Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans, Strasbourg accueillerait 150 réfugiés.
Ils seront finalement 110, quarante ayant décliné, une fois arrivés à Paris, la prise en charge proposée par l'État, car disposant d'autres possibilités d'hébergement, a indiqué Arnaud Fritsch, directeur général de l'association d'aide aux réfugiés Foyer Notre Dame, mandatée par la préfecture pour prendre en charge les réfugiés. "On est vraiment sur un dispositif d'accueil d'urgence, temporaire et transitoire", avait expliqué Arnaud Fritsch dans la matinée, alors que des camions déchargeaient des boissons et des produits d'hygiène dans cet hôtel de la chaîne Mercure.
Quarantaine de dix jours
Les réfugiés se sont vus accorder un visa de quinze jours, le temps d'entamer, s'ils le souhaitent, une procédure de demande d'asile. Testés pour le Covid-19 dès leur arrivée sur le sol français, ils vont devoir observer une quarantaine sanitaire de dix jours à Strasbourg. La France a exfiltré plus de 2.000 personnes depuis la prise de Kaboul par les talibans le 15 août, parmi lesquelles des ressortissants français et d'autres nationalités, ainsi que des Afghans menacés par les talibans.
De Kaboul à Abou Dhabi, à bord d'avions militaires dénués de sièges, puis jusqu'à Roissy-Charles-de-Gaulle, "ces réfugiés ont été soumis à un stress intense", a souligné le Dr Dominique Mastelli, médecin psychiatre et responsable de la cellule d'urgence médico-psychologique du Bas-Rhin et du Grand Est. "Après un trajet aussi long, les familles vont être épuisées", a-t-il encore observé.