Le président brésilien Jair Bolsonaro a riposté rapidement lundi au président français Emmanuel Macron avec qui les échanges sont de plus en plus vifs autour des incendies en Amazonie.
"Comme si c'était une colonie"
"Nous ne pouvons accepter qu'un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l'Amazonie, ni qu'il déguise ses intentions derrière l'idée d'une 'alliance' de pays du G7 pour 'sauver' l'Amazonie, comme si c'était une colonie", a écrit Jair Bolsonaro sur son compte Twitter. "D'autres chefs d'État se sont solidarisés avec le Brésil", poursuit le président d'extrême droite dans un second tweet. "Le respect de la souveraineté de quelque pays que ce soit est le minimum qu'on puisse attendre dans un monde civilisé."
- Outros chefes de estado se solidarizaram com o Brasil, afinal respeito à soberania de qualquer país é o mínimo que se pode esperar num mundo civilizado.
— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) August 26, 2019
Ces tweets ont été publiés peu après que Emmanuel Macron a déploré les propos offensants la veille de Jair Bolsonaro à l'encontre de son épouse Brigitte.
Jair Bolsonaro a tenu "des propos extraordinairement irrespectueux à l'égard de mon épouse", a-t-il lancé en marge du sommet du G7 à Biarritz. "Qu'est-ce que je peux vous dire ? (…) C'est triste, mais c'est triste d'abord pour lui et pour les Brésiliens", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il espérait "très rapidement" que les Brésiliens "auront un président qui se comporte à la hauteur". "Je pense que les Brésiliens qui sont un grand peuple ont un peu honte de voir ces comportements", a encore dit Emmanuel Macron.
Escalade des tensions
Jair Bolsonaro a endossé dimanche sur Facebook un commentaire offensant pour Brigitte Macron, tandis qu'un de ses ministres traitait le chef de l'État français de "crétin opportuniste". Ces attaques inédites marquent une très nette escalade dans les tensions entre Brasília et Paris, avivées ces derniers jours par les pressions exercées par la France, qui accueillait un sommet du G7, sur Jair Bolsonaro pour qu'il agisse contre les dramatiques incendies en Amazonie.
À la veille du G7, Emmanuel Macron avait accusé Jair Bolsonaro de lui avoir "menti" sur ses engagements en matière d'écologie et annoncé que la France s'opposait désormais à l'accord controversé de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, un groupe de pays sud-américains, dont le Brésil. Il avait annoncé que l'Amazonie serait au menu des discussions au sommet du G7. Jair Bolsonaro avait répliqué en fustigeant chez son homologue français une "mentalité colonialiste".