Le ministre israélien de l'Immigration, Yoav Gallant, a appelé mardi les juifs à émigrer pour l'Etat hébreu après la profanation d'un cimetière juif dans le nord-est de la France. "Je condamne vigoureusement l'antisémitisme en France et en appelle aux juifs : rentrez à la maison, immigrez en Israël", a dit Yoav Gallant sur Twitter.
חילול הקברים בבית העלמין היהודי בצרפת מזכיר ימים אפלים בתולדות העם היהודי. בשבוע שעבר ביקרתי את הקהילה היהודית בפריז הנמצאת תחת מתקפה אנטישמית ובתהליך התבוללות. מדינת ישראל היא בית לאומי מוגן ליהודי העולם. מגנה בתוקף את האנטישמיות בצרפת וקורא ליהודים - בואו הביתה, עלו לישראל
— יואב גלנט (@yoavgallant) 19 février 2019
Cela "réveille les images de périodes sombres". Yoav Gallant s'exprimait après la profanation de 80 sépultures d'un cimetière juif en Alsace, découverte le jour même où les autorités française appelaient à la mobilisation face à l'augmentation des actes antisémites en France. "La profanation (de ce) cimetière réveille les images de périodes sombres dans l'histoire du peuple juif", a dit Yoav Gallant.
La peur de "l'assimilation". Il a indiqué qu'il avait rendu visite la semaine passée à la communauté juive de Paris. Celle-ci fait face à une "offensive antisémite et au processus d'assimilation", a-t-il souligné. "L'assimilation" - sociale ou culturelle à travers le mariage par exemple - de leurs coreligionnaires à leur milieu environnant est une préoccupation d'un certain nombre de juifs inquiets de la préservation de leur identité.
Des appels comme celui de Yoav Gallant ne sont pas une première. Israël, qui se veut la nation du peuple juif, s'est pour une large part construit comme un refuge. L'immigration des juifs en Israël ("aliyah"), élément fondamental de la politique nationale, était encouragée par l'Agence juive avant même la création de l'Etat d'Israël en 1948. Depuis 1948, plus de trois millions de juifs ont fait leur "aliyah" pour échapper aux persécutions ou au nom de l'idéal sioniste.
Netanyahu dénonce l'acte "choquant" de "sauvages antisémites". Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé lui aussi mardi la profanation d'un cimetière juif en France comme un acte "choquant" commis par de "sauvages antisémites". "Il s'est produit aujourd'hui en France quelque chose de choquant. Quatre-vingt tombes juives ont été profanées par de sauvages antisémites au moyen de symboles nazis", a dit Netanyahu, en appelant les dirigeants français et européens à prendre "fortement position contre l'antisémitisme". L'antisémitisme "est un fléau qui menace tout le monde, pas seulement nous, et il doit être condamné chaque fois qu'il montre sa tête, où que ce soit", a-t-il dit. Il s'est gardé toutefois d'appeler les juifs de France à rejoindre Israël comme il l'avait déjà fait par le passé.