Le procureur argentin Alberto Nisman, mort en 2015 alors qu'il enquêtait sur l'attentat contre des institutions juives en 1994 à Buenos Aires qui avait fait 85 morts, a été assassiné, conclut une expertise de la gendarmerie qui ajoute au mystère de cette mort au très fort retentissement.
Drogué et battu. Selon le rapport, remis vendredi au procureur fédéral Eduardo Taiano et dont la presse a révélé des détails samedi, Alberto Nisman a été drogué à la kétamine, un puissant anesthésique, et roué de coups portés au nez, au foie et aux jambes avant d'être abattu dans sa salle de bain.
La thèse du suicide battue en brèche. L'analyse de la gendarmerie contredit les conclusions de la justice argentine dont les experts disent ne pas pouvoir mettre en évidence la présence d'une autre personne dans l'appartement du magistrat le jour de sa mort et penchent pour la thèse du suicide. En revanche, les proches d'Alberto Nisman sont, eux, convaincus qu'il a bien été assassiné.
Christina Kirchner dans son viseur. Alberto Nisman a été retrouvé mort, une balle logée dans la tête le 18 janvier 2015. Sa mort avait eu un grand retentissement en Argentine car quatre jours plus tôt, le procureur avait accusé Cristina Kirchner, alors présidente, d'avoir fait entrave à l'enquête pour protéger les liens avec l'Iran, des ressortissants de ce pays étant soupçonnés d'être responsables de l'attentat du 18 juillet 1994 contre le bâtiment abritant les principales institutions juives d'Argentine.