Le président Joe Biden a promis jeudi de "pourchasser" les auteurs de l'attentat qui a tué 12 militaires américains à proximité de l'aéroport de Kaboul, confirmant que la gigantesque opération d'évacuation de civils allait se poursuivre jusqu'au retrait des troupes américaines le 31 août. "Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer", a-t-il affirmé à l'adresse des auteurs de l'attaque la plus meurtrière contre l'armée américaine en Afghanistan depuis 2011, qui a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Le président a ordonné aux responsables militaires "de développer des plans opérationnels pour frapper les cibles, la hiérarchie et les installations" de l'EI en Afghanistan. "Nous répondrons avec force et précision quand nous le déciderons, où et quand nous le choisirons", a-t-il souligné lors d'un discours à la Maison Blanche. Il a salué les soldats tués qui étaient "des héros (...) engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d'autres vies".
"Nous poursuivrons l'évacuation"
L'attentat-suicide, qui a fait 12 morts et 15 blessés parmi les soldats américains dans une double explosion, a été perpétré à proximité d'Abbey Gate, un des trois points d'accès à l'aéroport où se pressait une foule qui attendait de se faire évacuer, fuyant le pays désormais sous le contrôle des talibans. Ces derniers ont recensé jusqu'à 20 morts et 52 blessés dans les deux explosions, mais d'autres sources évoquent un bilan bien plus lourd pour ce premier attentat meurtrier depuis le retour au pouvoir des talibans le 15 août.
Joe Biden a indiqué qu'il n'avait pas jusqu'ici de "preuve" d'une "collusion" entre les talibans et l'EI, deux groupes aux fortes divergences et qui se sont affrontés ces dernières années, dans l'organisation de cet attentat. Malgré ce lourd bilan, le président américain a affirmé que les évacuations d'Afghanistan se poursuivraient. "L'Amérique ne se laissera pas intimider", a-t-il dit. "Nous ne nous laisserons pas décourager par des terroristes. Nous ne les laisserons pas arrêter notre mission. Nous poursuivrons l'évacuation."
Il a aussi répété qu'il respecterait la date butoir du 31 août pour le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, malgré les critiques qui l'appellent, y compris au sein de son parti, à rester plus longtemps si nécessaire pour achever l'évacuation. Il est encore possible d'évacuer les Américains et les Afghans qui sont éligibles "ces prochains jours, entre aujourd'hui et le 31" août, a-t-il affirmé. "Sachant qu'il pourrait très bien y avoir une nouvelle attaque, l'armée a conclu que c'est ce que nous devrions faire. Je pense qu'ils ont raison", a-t-il poursuivi.