Après avoir subi une nouvelle sale massive de bombardements lundi, l'Ukraine a riposté de manière inattendue. Kiev a attaqué, semble-t-il à l’aide de drones, deux bases aériennes russes très utilisées par l’armée de l’air du Kremlin depuis le début de l’offensive, une nouvelle tactique inattendue qui ouvre comme un nouveau front.
Un signal très fort
Plus de 500 kilomètres à l'intérieur du territoire russe, c'est d’une part un signal envoyé à la population : la guerre d'Ukraine peut vous rejoindre, loin du front, en pleine Russie de l'Ouest. C'est aussi un signal aux militaires du Kremlin : créer de l’incertitude, 'nous sommes capables de vous surprendre là où vous ne l’attendez pas'.
Les bases de Riazan et surtout d'Engels sont très importantes pour l'armée de l'air russe d'une manière générale en accueillant les bombardiers stratégiques les plus performants comme les Tupolev 160, mais surtout dans le cadre de l'offensive en Ukraine en étant souvent les bases de départ des Tupolev 22 et 95.
L'armée de l'air russe pourrait se replier vers des bases plus lointaines
Ces deux types d'appareils sont très utilisés pour larguer les missiles air-sol qui frappent l'Ukraine. Un TU 95, monstre à hélices de plus de 50 mètres d’envergure, en embarque jusqu'à huit à la fois. Alors, avec les avions endommagés lors de ces frappes, l'armée de l'air russe pourrait être obligée de se replier vers des bases plus lointaines avec les problèmes que cela entraîne : redéploiement logistique lourd, avions décollant de plus loin et donc repérés plus tôt par les satellites et possibilités en bout de chaîne pour l'Ukraine de mettre en alerte plus tôt ses défenses anti-missiles.