L'Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), une des plus importantes du Brésil, a réclamé récemment des renforts aux autorités pour faire face à de graves problèmes d'insécurité, notamment une recrudescence de "kidnappings express".
Une étudiante séquestrée dans une voiture. Lundi, en plein jour, une étudiante qui arpentait cet énorme campus scientifique du Fundao, au nord de la ville, a été abordée par des délinquants qui l'ont contrainte à entrer pendant quelques minutes dans une voiture, le temps de lui dérober son sac, son téléphone mobile et son ordinateur.
Deux enseignants séquestrés et dépouillés. Trois jours plus tôt, deux professeurs de cette université située à proximité de l'aéroport international de Rio ont été séquestrés pendant 11 heures par des hommes armés qui les ont amenés dans une favela, les yeux bandés.
Dans leur plainte auprès de la police, ils ont affirmé s'être fait voler leur voiture, leurs téléphones, leurs ordinateurs. Les professeurs ont également été forcés à fournir leurs codes secrets de carte de crédit à leurs agresseurs, qui ont fait 38.000 réais d'achats (environ 9.000 euros). L'UFRJ "regrette d'avoir recensé une nouvelle fois (...) un crime brutal et inadmissible dans un campus universitaire", a affirmé dimanche le recteur dans un communiqué.
Des renforts de police réclamés. Le campus du Fundao s'étend sur plusieurs centaines d'hectares, à proximité des favelas de Maré et Alemao, parmi les plus violentes de Rio, gangrenées par les gangs de narcotrafiquants. Le recteur a réclamé récemment des renforts de sécurité, assurant qu'une seule patrouille de deux policiers surveillait l'ensemble des parties en extérieur du campus, comme ses allées, l'intérieur des locaux étant sous la vigilance d'agents d'une société privée.
Sans ces renforts "l'UFRJ restera vulnérable aux organisations criminelles", a-t-il affirmé dans un entretien publié mardi dans le quotidien Jornal do Brasil. "Rien que dans mon institut, six personnes ont été séquestrées l'an dernier. La situation est arrivée à un tel point qu'on attend juste notre tour. C'est la roulette russe", raconte au site d'informations G1 Celso Caruso Neves, professeur de physiologie.
Une flambée de violence post-JO. Rio de Janeiro est en proie à une flambée de violence près de deux ans après les Jeux olympiques de 2016, une situation aggravée par les scandales de corruption et une grave crise financière. Considérant les autorités locales dans l'incapacité de faire face à cette escalade, le président Michel Temer a confié par décret en février à l'armée le commandement des forces de sécurité de l'État de Rio.