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Corée du Sud : le président arrêté refuse un nouvel interrogatoire

Europe 1 avec l'AFP . 3 min
Yoon Suk-Yeol s'exprimant à la nation depuis le Bureau Présidentiel à Séoul, Corée du Sud, le 14 décembre 2024.
Corée du Sud : Yoon a comparu devant la justice sur la prolongation de sa détention © South Korean Presidential Office / ANADOLU / Anadolu via AFP

Arrêté le 15 janvier en vue de son procès en destitution, le président suspendu Yoon Suk Yeol a annoncé ce 16 janvier refuser un nouvel interrogatoire. Le 3 décembre dernier, il avait déclaré la loi martiale à la surprise générale, conduisant à sa suspension.

Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk Yeol fait valoir son droit au silence et a refusé d'assister à un nouvel interrogatoire jeudi, au lendemain de sa spectaculaire arrestation pour sa tentative manquée d'imposition de la loi martiale début décembre, a annoncé son avocat.

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Yoon Suk Yeol trop "souffrant" pour un interrogatoire

Le dirigeant, devenu le premier chef d'Etat sud-coréen en exercice à être arrêté, s'est également abstenu de comparaître dans la journée à une audience devant la Cour constitutionnelle dans le cadre de son procès en destitution.

Après une première descente qui avait tourné au fiasco début janvier, des enquêteurs et des agents de la police ont réussi à investir tôt mercredi la résidence où l'ancien procureur star était retranché depuis des semaines, dans un quartier huppé de Séoul.

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Suspendu par les députés et visé par une enquête pour "rébellion", un crime passible de la peine de mort, Yoon Suk Yeol a été interrogé pendant des heures mercredi 15 janvier mais il a exercé son droit de garder le silence, avant d'être transféré dans un centre de détention.

Les enquêteurs du Bureau d'enquête sur la corruption (CIO) devaient reprendre l'interrogatoire du dirigeant ce jeudi 16 janvier mais son avocat a indiqué qu'il était "souffrant" et ne pourrait pas être présent, a rapporté l'agence Yonhap.

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"Les représentants du président Yoon Suk Yeol ont informé le CIO (...) qu'il n'y avait pas de changement dans sa position, indiquant ainsi son intention de ne pas se présenter", a confirmé le CIO dans un communiqué. Les enquêteurs tentent d'obtenir une prolongation de 20 jours de la détention du dirigeant, à l'expiration des 48 heures prévues par le mandat d'arrêt, le temps de pouvoir formaliser un acte d'accusation envers Yoon Suk Yeol.

"Toutes les tactiques juridiques soient employées pour faire perdurer la situation"

Ses avocats ont en revanche demandé une révision du mandat d'arrêt qui a permis de l'arrêter. Yoon Suk Yeol estime avoir agi conformément à la loi et que la procédure intentée à son encontre est "illégale". Une audience visant à examiner la légalité du mandat était fixée à 17H00 (08H00 GMT) jeudi au tribunal du district central de Séoul.

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"Il semble que toutes les tactiques juridiques soient employées par l'équipe de Yoon Suk Yeol pour faire perdurer la situation" à son avantage, estime auprès de l'AFP Lee Jong-soo, professeur de droit à l'université Yonsei.

L'arrestation du dirigeant conservateur, qui avait été élu en 2022, a été saluée par l'opposition. C'est "le premier pas vers le retour à l'ordre", a estimé Park Chan-dae, chef des députés du Parti démocrate, la principale force de l'opposition.

Le 3 décembre, Yoon Seok Yeol avait créé la surprise en déclarant la loi martiale, pour protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes" et d'"éliminer les éléments hostiles à l'Etat".

Au sein d'un Parlement cerné par des soldats, les députés avaient déjoué ses plans en votant un texte exigeant la levée de cet état d'exception. Yoon Suk Yeol avait obtempéré au bout de quelques heures.

Lâché par son propre parti mais pas par ses concitoyens partisans

Le dirigeant suspendu, âgé de 64 ans, a ensuite tenté d'échapper à son arrestation pendant des semaines en se retranchant dans son complexe résidentiel, protégé par des membres du Service de sécurité présidentiel (PSS) qui lui étaient restés fidèles.

Face aux enquêteurs, Yoon Seok Yul garde le silence depuis son arrestation. Il a publié sur Facebook un message dans lequel il répète ses accusations de fraudes électorales et invective de nouveau les forces "hostiles" attaquant la Corée du Sud, faisant allusion à Pyongyang.

Ses partisans ont également refusé d'accepter l'arrestation, scandant "mandat illégal" pendant les heures qu'a duré le face-à-face entre la police et les gardes du président suspendu. Ce jeudi, une centaine de ses soutiens se sont rassemblés devant des locaux du CIO à Séoul, munis de drapeaux américains et sud-coréens, et scandant : "Faites exploser le CIO!", "Nous protégerons notre président".

Dans le cadre d'une enquête parallèle, la Cour constitutionnelle doit décider de valider ou non la motion de destitution contre Yoon Suk Yeol votée par le Parlement. S'il perd son titre de président, de nouvelles élections devront être organisées dans les 60 jours.

Yoon Suk Yeol avait déjà refusé de comparaître à une première audience mardi et ses avocats ont demandé le report de celle prévue jeudi, selon Yonhap. Mais la Cour constitutionnelle a "décidé de ne pas accepter la demande de changement de date", a déclaré à la presse son porte-parole Cheon Jae-hyun. Le procès peut se poursuivre en l'absence de Yoon Suk Yeol, même si la procédure peut durer des mois.

Cependant, l'équipe juridique de l'Assemblée nationale a déclaré aux journalistes avant le début de l'audience que l'arrestation de Yoon Suk Yeol avait "créé les conditions nécessaires pour résoudre rapidement la crise constitutionnelle par le biais des procédures prévues par la Constitution et la loi".

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