L'influente conférence des évêques au Nicaragua a annoncé vendredi que le gouvernement avait accepté d'inviter des observateurs des droits de l'Homme indépendants pour enquêter sur les violences qui ont fait au moins 170 morts depuis deux mois.
Un premier pas. Jusqu'à présent, le président Daniel Ortega avait rejeté l'ouverture d'une enquête par des organismes internationaux sur les violences, tant que les manifestants ne levaient pas les barrages entravant de nombreuses routes du pays. Du fait notamment de ce refus, les négociations entre opposition et gouvernement étaient dans l'impasse. Ce petit pays d'Amérique centrale va également "créer une commission de vérification et de sécurité qui recevra l'aide de la CIDH (Commission interaméricaine des droits de l'Homme, ndlr), de l'Onu et de l'Union européenne, avec l'Eglise catholique comme témoin et médiatrice", a déclaré le président de la Conférence épiscopale, le cardinal Leopoldo Brenes.
Grève générale. Vendredi, des milliers de Nicaraguayens ont repris le travail, au lendemain d'une grève générale qui a paralysé le pays, l'un des plus pauvres du continent américain, dans une tentative de l'opposition pour faire plier le président Ortega. Le mouvement social a encore alourdi le bilan de cette crise, quatre personnes au moins - dont un adolescent de 15 ans - ayant été tuées par balle dans des assauts donnés par les forces anti-émeutes et des milices paramilitaires contre les barricades érigées par les manifestants, selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh). Ce dernier a relevé son bilan à au moins 170 morts en deux mois. Plus de 1.300 blessés ont été recensés.