Après huit ans de guerre, le président russe Vladimir Poutine, parrain des séparatistes pro-russes, a annoncé lundi soir dans une allocution télévisée le déploiement de son armée à l’est de l’Ukraine pour "maintenir la paix". Il a également reconnu l'indépendance des deux républiques autoproclamées de la région, Donetsk et Lougansk. Alors pour répliquer, l’Union européenne veut d’abord essayer de frapper au portefeuille l’économie russe. Tout en indiquant que de nouvelles sanctions pourraient encore être actées.
Un conseil d’urgence des ministres des Affaires étrangères européens s’est tenu mardi pour prendre des sanctions à l’encontre de la Russie. A la suite de cette réunion, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne et Jean-Yves Le Drian se sont exprimés afin de détailler les décisions des pays membres de l’UE.
Cibler les banques russes
Pour répliquer à Vladimir Poutine, les 27 États membres de l’Union se sont mis d’accord : l'Union européenne va cibler les banques russes et les empêcher d’accéder au marché de capitaux et de services financiers européens. Conséquence, il devrait être impossible normalement pour la Russie de refinancer sa dette via des fonds européens.
Des sanctions ont également été prévues contre les entreprises situées dans le Donbass. L’UE annonce qu’elle va cesser ses importations, si tant qu’il y en avait, en provenance de cette région séparatiste ukrainienne. De son côté, l’Allemagne suspend la certification du gazoduc Nord Stream 2, censé acheminer du gaz russe dans les prochains mois. Une suspension lourde de sens mais qui ne signifie pas que cette infrastructure sera définitivement abandonnée.
Enfin, ce premier paquet de sanctions doit également viser les députés russes et certains responsables militaires, soit 378 individus au total. Mais pas Vladimir Poutine. Car le souhait de l’Europe est encore de laisser la porte ouverte à la diplomatie, tout en indiquant que de nouvelles sanctions pourraient être actées si le maître du Kremlin décidait d’aller plus loin.