Une centaine de Palestiniens ont été tués ces dernières heures dans des frappes israéliennes massives selon le Hamas à Gaza. Entrée dans son 80e jour, la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, n'offre aucun répit aux civils palestiniens menacés de famine selon l'ONU dans le territoire surpeuplé de 362 km2, malgré des appels pressants à un cessez-le-feu.
Selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, 20.674 personnes ont péri dans les opérations militaires israéliennes, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ainsi que près de 55.000 blessés.
Netanyahu à Gaza lundi
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé s'être rendu à Gaza lundi et promis "une intensification" des combats en cours dans le territoire palestinien contre le Hamas.
"Je reviens maintenant de Gaza. Nous n'arrêtons pas, nous continuons de nous battre et nous intensifions les combats dans les jours à venir et ça sera une longue guerre qui n'est pas près de finir", a déclaré Benjamin Netanyahu devant les élus de son parti, le Likoud, selon un communiqué de ce dernier.
Bombardements massifs
L'aviation et l'artillerie israéliennes continuent lundi de bombarder massivement la bande de Gaza au 80e jour d'un conflit qui n'offre aucun répit aux civils menacés de famine selon l'ONU, malgré des pressions internationales pour un cessez-le-feu.
Les informations à retenir :
- Tôt lundi, un bombardement a fait 12 morts près du petit village d'Al-Zawaida
- 156 soldats israélens sont morts depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien
- 129 personnes sont toujours détenues par le Hamas
- Le pape François a dénoncé dimanche, lors de la messe de Noël à Rome, "la logique perdante de la guerre"
Tôt lundi, un bombardement a fait 12 morts près du petit village d'Al-Zawaida (centre), selon le ministère de la Santé du Hamas. Selon un correspondant de l'AFP, d'intenses bombardements ont eu lieu dans la nuit à Rafah et à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien surpeuplé, soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et à un siège total depuis plus de deux mois.
A Khan Younès, des frappes ont fait au moins 18 morts. Au moins 70 personnes ont par ailleurs été tuées dans une frappe dimanche sur le camp de réfugiés d'al-Maghazi, toujours selon le Hamas. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "enquêter" sur cet "incident" et respecter le droit international.
156 soldats israéliens morts
Côté israélien, plus d'une quinzaine de militaires sont morts ces trois derniers jours. Lundi matin, l'armée a annoncé la mort de deux nouveaux soldats, portant à 156 le nombre de ses pertes depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien le 27 octobre. "Nous payons un très lourd tribut à la guerre, mais nous n'avons pas d'autre choix que de continuer à combattre", a martelé dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
129 personnes toujours détenues par le Hamas
Israël a juré de détruire le Hamas, après une attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts en majorité des civils, selon les derniers chiffres officiels israéliens.
Les hommes du Hamas, ont aussi enlevé environ 250 personnes dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël. Les bombardements israéliens dans la bande de Gaza où des milliers de bombes ont été déversées, ont fait 20.424 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le gouvernement du Hamas. "Nous sommes confrontés à des monstres", a insisté Benjamin Netanyahu dans son message de Noël adressé aux Chrétiens du monde entier. "C'est une bataille, non seulement d'Israël contre ces barbares, mais aussi une bataille de la civilisation contre la barbarie."
Le pape François dénonce "la logique perdante de la guerre"
Dans ce contexte, les Palestiniens n'ont pas eu le coeur aux célébrations de Noël, largement marquées par la guerre. "(..) Personne ne ressent l'esprit des fêtes", a soupiré auprès de l'AFP Fadi Sayegh, un chrétien palestinien qui a passé le réveillon coincé avec sa dialyse dans un hôpital de Khan Younès.
"Nous devons arrêter ces hostilités et tourner la page", a plaidé dimanche le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu célébrer Noël à Bethléem en Cisjordanie avec un keffieh noir et blanc autour du cou. Le pape François a lui dénoncé dimanche, lors de la messe de Noël à Rome, "la logique perdante de la guerre".
85% de la population de Gaza déplacée
Près de trois mois après le début du conflit, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où 85% de la population a été déplacée, est désespérée rappellent depuis plusieurs jours les différentes agences de l'ONU.
Les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, insistent de plus en plus, face aux lourdes pertes civiles palestiniennes, pour qu'Israël privilégie des opérations plus ciblées.
La plupart des hôpitaux sont hors service à Gaza et dans les six prochaines semaines, l'ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d'insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu'à la famine, selon l'ONU.
Samedi, une nouvelle mission dirigée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est rendue dans des hôpitaux de la ville de Gaza, permettant notamment la livraison de plus de 19.000 litres de fioul à l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien, qui avait été assiégé par l'armée israélienne en novembre, a annoncé dimanche soir sur X (ex-Twitter) son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Actes de torture ?
De leurs côtés, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après une pause dans les combats de sept jours fin novembre, qui a permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'entrée à Gaza d'importants convois d'aide humanitaire.
Le chef du Jihad islamique, autre mouvement armé palestinien allié du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne notamment, est arrivé dimanche au Caire pour des négociations.
Dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir découvert "un dépôt d'armes adjacent à des écoles, une mosquée et un centre médical", qui renfermait "des ceintures d'explosif adaptées pour des enfants, des dizaines d'obus de mortier, des centaines de grenades et du matériel de renseignement".
Dans le cadre de ses opérations, elle indique arrêter des "individus soupçonnés d'être impliqués dans des activités terroristes". "Les personnes dont il s'avère qu'elles ne participent pas à des activités terroristes sont libérées", assure-t-elle.
Mais des Palestiniens libérés ont affirmé à l'AFP avoir été torturés, ce que l'armée dément. "Ils nous ont menotté les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n'avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups", a affirmé, Nayef Ali, 22 ans. Le Hamas a appelé dimanche le Comité international de la Croix-Rouge à enquêter sur ces arrestations.