Hunter Biden, fils du président américain, a proposé à la dernière minute de plaider coupable de fraude fiscale, un revirement visant à lui éviter le procès qui devait s'ouvrir jeudi à Los Angeles, source d'embarras pour Joe Biden. Hunter Biden, 54 ans, fait face à un chef d'accusation de fraude fiscale et deux chefs de fausses déclarations pour ne pas avoir versé 1,4 million de dollars d'impôts au cours de la dernière décennie.
Mais avant que son procès ne débute jeudi matin à Los Angeles par la sélection des jurés, son avocat Abbe Lowell a dit au juge fédéral qu'il était prêt à plaider coupable, utilisant une spécificité du droit américain permettant d'accepter d'être condamné tout en proclamant son innocence. L'audience, suspendue par le juge pour laisser un temps de réflexion à l'accusation, doit reprendre plus tard jeudi.
Déjà condamné pour avoir menti sur son addiction aux drogues
Le fils cadet de Joe Biden a déjà été condamné cette année pour avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l'achat d'une arme - un délit dans l'État du Delaware, fief des Biden. Sa peine n'a pas encore été prononcée. Lors des audiences de ce procès, le train de vie luxueux d'Hunter Biden, son couple en déliquescence ou encore son addiction à la cocaïne avaient déjà été étalés sur la place publique.
C'est semble-t-il pour éviter que ces détails infamants ne soient à nouveau entendus que la défense a proposé jeudi de plaider coupable. Sur le fond du dossier, pour justifier ce non-versement d'impôts, la défense plaide la négligence lors d'une période chaotique pour Hunter Biden en raison de la dégradation de son addiction et de la mort de son frère Beau d'une tumeur au cerveau. Hunter Biden, qui affirme ne plus toucher aux drogues depuis 2019, a déjà remboursé les impôts dus, de même que les amendes afférentes aux autorités.
Et il avait auparavant conclu un accord de plaider coupable qui lui aurait évité une peine d'emprisonnement. Mais cet accord s'était finalement effondré et, selon la presse américaine, le fils du président tentait depuis d'en conclure un nouveau. Cet ex-avocat et homme d'affaires, aujourd'hui reconverti dans la peinture, est devenu au fil des années une cible privilégiée des républicains qui cherchent à dépeindre le président démocrate comme étant à la tête d'une famille corrompue.
Le retrait fin juillet de Joe Biden de la course à la présidentielle, en faveur de Kamala Harris, a cependant fait retomber l'intensité des attaques de l'opposition. Si un procès a bien lieu à Los Angeles, Hunter Biden encourt jusqu'à 17 ans de prison.