Ex-espion empoisonné : "C'est quasiment un ultimatum que Theresa May lance à Vladimir Poutine"

Pour Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, la réaction de la Première ministre britannique est étonnante.
Pour Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, la réaction de la Première ministre britannique est étonnante. © Europe 1
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C.O. , modifié à
Pour Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, invité mardi sur Europe 1, la réaction britannique dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-espion russe est "extrêmement forte".
INTERVIEW

La Première ministre britannique Theresa May a estimé lundi "très probable" que la Russie soit "responsable" de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et l'a sommée de s'expliquer d'ici mardi soir. "En l'absence de réponse crédible, nous en conclurons que cette action constitue un usage illégal de la force par l'Etat russe contre le Royaume-Uni. Et je reviendrai alors devant la chambre (des Communes) et présenterai l'éventail des mesures que nous prendrons en représailles", a-t-elle averti. Moscou a vivement réagi en dénonçant une "provocation". Pour Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, invité mardi sur Europe 1, cette réaction de la Première ministre britannique est pour le moins étonnante.

"Les plus mauvaises heures de la guerre froide". "J'ai été surpris de voir que la réaction britannique est extrêmement forte. C'est quasiment un ultimatum que Theresa May lance à Vladimir Poutine", analyse-t-il. "Les Britanniques estiment qu'il y a suffisamment d'éléments concordants pour être sûrs que l'agent chimique qui a été utilisé a effectivement été produit en Russie. Et c'est très grave. On retrouve des accents des plus mauvaises heures de la guerre froide", détaille-t-il.

"Les Britanniques ne peuvent pas faire grand chose". Pour autant, le spécialiste ne pense pas que cette affaire puisse aller bien loin. "Les Britanniques ne peuvent pas faire grand chose. Ce n'est pas un acte de guerre non plus. C'est un emploi de la force d'une certaine manière. Je crois qu'il faut que les Européens montrent leur solidarité avec la Grande-Bretagne", pointe-t-il. Dans la nuit de lundi à mardi, Washington a apporté son soutien à Londres. Une nouvelle réunion de crise sur cette affaire est prévue mardi en Grande-Bretagne.