La Russie a accusé mardi les autorités britanniques de vouloir la "discréditer" avec leurs "accusations gratuites" la mettant en cause dans l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères proteste "fermement contre les accusations gratuites avancées par les autorités britanniques contre la Russie" après l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, le 4 mars à Salisbury.
Convocation de l'ambassadeur britannique en Russie. "Cet incident constitue une nouvelle tentative basse des autorités britanniques de discréditer la Russie", a-t-il été ajouté. Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué dans l'après-midi mardi l'ambassadeur du Royaume-Uni en Russie, Laurie Bristow, pour protester "fermement contre les accusations gratuites avancées par les autorités britanniques contre la Russie".
La Russie exige l'accès à la substance chimique. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait prévenu plus tôt que la Russie, "innocente", ne coopérerait avec Londres concernant l'empoisonnement de Sergueï Skripal qu'à condition d'accéder à la substance toxique, rejetant l'ultimatum lancé par Theresa May. Selon Sergueï Lavrov, la Convention sur l'interdiction des armes chimiques prévoit qu'en cas d'utilisation de substances interdites, une demande d'information soit envoyée au pays soupçonné d'en être à l'origine qui, à son tour, a le droit de procéder à ses propres analyses. "Ces demandes ont été rejetées", a-t-il assuré.
Demande d'ouverture d'une enquête conjointe. En outre, l'ambassade de Russie à Londres a annoncé mardi sur Twitter avoir demandé au gouvernement britannique l'ouverture d'une "enquête conjointe" sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal.
Macron soutient Londres. Theresa May a jugé "très probable" que la Russie soit à l'origine de cette attaque et a demandé à Moscou des explications d'ici mardi 13 mai à minuit, faute de quoi elle s'exposera à des représailles. Les alliés de Londres ont exprimé leur solidarité, jusqu'au président américain qui juge que "ça ressemble à la Russie". De même, Emmanuel Macron "condamne une attaque inacceptable", a indiqué l'Elysée mardi. "Theresa May a informé le président de la République des résultats de l'enquête menée au Royaume-Uni sur l'utilisation d'un agent neurotoxique dans la tentative d'assassinat de Serguei et Yulia Skripal, et des réponses attendues de la Russie. Le président de la République a condamné une attaque inacceptable et rappelé l'engagement de la France dans la lutte contre l'impunité d'utilisation d'armes chimiques" et "assuré Theresa May de la pleine solidarité de la France avec le Royaume-Uni", ajoute le communiqué.