La Première ministre britannique Theresa May a annoncé dimanche qu'elle abandonnait l'idée de soumettre au vote du Parlement une révision de l'interdiction de la chasse à courre au renard, revenant ainsi sur l'une de ses promesses de campagne.
"Message clair" des Britanniques. "Sur la question de la chasse au renard, il n'y aura pas de vote sous ce Parlement", a déclaré la cheffe du gouvernement sur la BBC. "Mon opinion sur la question n'a pas changé, mais en tant que Première ministre, ma responsabilité ne dépend pas seulement de ce que je pense, mais de ce que pense l'ensemble du pays", a-t-elle affirmé. La Première ministre estime avoir reçu un "message clair" de la part des électeurs britanniques en ce sens.
Une décision saluée par les défenseurs de la cause animale. Theresa May avait pris l'engagement lors de la campagne pour les élections législatives de juin 2017 de revenir sur l'interdiction de la chasse à courre, introduite en 2004 par une loi portée par le Parti travailliste. Son revirement a été salué par les défenseurs de la cause animale. "La chasse est une pratique barbare qui voit les animaux sauvages être taillés en pièces par des meutes de chiens", a dénoncé Chris Pitt, membre de la Ligue contre les sports cruels. "Il semble que le gouvernement reconnaît désormais que les sports cruels ne devraient plus exister au 21e siècle, c'est une bonne chose qu'il n'essaie pas de légiférer de nouveau", a-t-il ajouté.
Le 26 décembre, jour férié au Royaume-Uni où plus de 300 parties de chasse étaient prévues, les chasseurs avaient répété leurs attentes envers Theresa May, exigeant qu'elle tienne sa promesse. Le directeur général de l'association pro-chasse The Countryside alliance, qui revendique 100.000 membres, avait prévenu que l'abandon de cet engagement rendrait "mécontentes" des milliers de personnes. "Le mouvement anti-chasse n'a rien à voir avec le bien-être des animaux, mais avec la haine des gens", s'était même insurgée la baronne Ann Mallalieu, présidente de cette association, évoquant une véritable "guerre des classes" dans les colonnes du Telegraph.