Après Rome, Berlin et Paris, Volodymyr Zelensky s'est rendu au Royaume-Uni ce lundi. 1:50
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William Molinié avec AFP / Crédit photo : UKRAINIAN PRESIDENCY / HANDOUT / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP , modifié à
Au 446e jour de l'invasion russe, Volodymyr Zelensky a terminé sa tournée en Europe, après des passages en Italie, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, en quête d'un engagement militaire supplémentaire avec ses alliés. En parallèle, la Russie dit avoir intercepté deux avions de l'Otan au-dessus de la mer Baltique. Europe 1 fait le point sur la situation.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est rentré à Kiev lundi après une tournée en Europe qui lui a permis d'obtenir "de nouvelles armes puissantes" dont des drones d'attaque britanniques et des missiles au moment où son pays prépare sa contre-offensive contre les forces russes, et la conviction qu'il obtiendrait des avions. "De retour à la maison avec (...) de nouvelles et puissantes armes pour le front", a annoncé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo à ses concitoyens, après avoir terminé sa tournée de trois jours au Royaume-Uni, où il a également obtenu des missiles antiaériens et s'est dit optimiste concernant de futures livraisons d'avions de combat. Son homologue français Emmanuel Macron a affirmé lundi soir avoir "ouvert la porte" à la formation de pilotes ukrainiens "dès maintenant".

Les principales informations :

- Volodymyr Zelensky est rentré à Kiev lundi après une tournée en Europe qui lui a permis d'obtenir "de nouvelles armes puissantes"

- La Russie dit avoir intercepté deux avions de l'Otan au-dessus de la mer Baltique

- des frappes ont de nouveau fait des victimes civiles : quatre morts à Avdiïvka et deux autres dans un village de la région de Kharkiv

Après Rome, Berlin et Paris, l'étape britannique de la tournée européenne de Volodymyr Zelensky est intervenue au moment où l'armée ukrainienne revendique "le premier succès" de son assaut sur les flancs de Bakhmout, une ville de l'est épicentre des combats depuis plusieurs mois et aujourd'hui en majeure partie contrôlée par les Russes. Mais le moment d'une contre-offensive massive n'est pas encore venu, avait tempéré dans la journée Volodymyr Zelensky, répétant que Kiev avait "besoin de plus de temps", alors qu'il était reçu par Rishi Sunak près de Londres.

La Russie intercepte deux avions de l'Otan au-dessus de la mer Baltique

La Russie a indiqué lundi avoir fait décoller l'un de ses avions de guerre pour aller à la rencontre de deux avions militaires, français et allemand, au-dessus de la mer Baltique, qui selon elle allaient "violer la frontière" russe. "Après que les avions militaires étrangers ont fait demi-tour (...), le chasseur russe est revenu en toute sécurité à l'aérodrome", a affirmé le ministère russe de la Défense sur Telegram. Selon le ministère, les deux appareils en question sont un patrouilleur P-3C Orion de la marine allemande et un appareil de surveillance anti-sous-marin Atlantique 2 de la marine française. La frontière russe n'a pas été violée, a-t-il précisé.

"Le vol du chasseur russe s'est déroulé dans le strict respect des règles internationales d'utilisation de l'espace aérien au-dessus des eaux neutres sans traverser les routes aériennes et s'approcher dangereusement d'un aéronef étranger", a encore assuré le ministère russe. Les incidents impliquant des avions russes et des appareils de pays de l'Otan se sont multipliés ces dernières années, avant même le début du conflit en Ukraine.

Des frappes font de nouvelles victimes dans l'est

Sur le terrain, des frappes ont de nouveau fait des victimes civiles dans l'est : quatre morts à Avdiïvka, une localité située sur la ligne de front proche de Donetsk, et deux autres dans un village de la région de Kharkiv, selon les autorités régionales. Les services d'urgence ukrainiens ont aussi fait état de frappes russes "massives" sur Kherson (sud), où plusieurs immeubles d'habitation ont été touchés. Dans la région de Nikopol (centre) des bombardements ont fait trois blessés dont une adolescente de 14 ans.

Au Royaume-Uni, le gouvernement a promis la livraison à Kiev, "dans les prochains mois", de "centaines" de missiles antiaériens et de drones d'attaque de longue portée (200 kilomètres). Ces derniers s'ajouteront aux missiles de croisière Storm Shadow promis la semaine dernière par Londres, une première pour ce type d'armement que l'Ukraine réclamait depuis des mois pour atteindre des objectifs loin derrière la ligne de front. L'armée russe a affirmé avoir déjà abattu un de ces engins.

Le renforcement de l'aide britannique provoquera "encore plus de destructions" mais n'aura "pas d'impact important sur le déroulement" du conflit, a assuré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Mais le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné que l'aide britannique s'inscrivait sur le long terme, et que Londres jouerait un "rôle-clé" dans la "coalition" que Kiev veut réussir à former pour lui livrer des avions de combat. "Je pense que cela va arriver très prochainement, vous allez être informés de décisions que je pense très importantes", a estimé Volodymyr Zelensky lundi, se disant "très optimiste".

Emmanuel Macron "ouvre la porte à la formation de pilotes" de chasse ukrainiens

Aucun pays européen ne s'est jusqu'ici avancé à fournir de tels avions à Kiev mais le Royaume-Uni va déjà former dès cet été des pilotes ukrainiens. Emmanuel Macron a lui-même annoncé lundi soir avoir "ouvert la porte pour former des pilotes" ukrainiens "dès maintenant" et "avec plusieurs autres pays européens qui y sont prêts", lors d'une interview sur la chaîne TF1. Il a refusé en revanche d'évoquer la livraison d'avions de chasse à Kiev autrement que comme "un débat théorique" à ce stade.

Dimanche, Volodymyr Zelensky avait reçu à Paris l'engagement réitéré de la France, notamment dans le domaine des véhicules blindés et des chars légers AMX-10 dont Paris va encore fournir "des dizaines" d'exemplaires, selon une déclaration commune. À Berlin, le chancelier Olaf Scholz a annoncé un nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine, de 2,7 milliards d'euros, incluant en particulier des dizaines de chars, d'autres blindés, de drones de surveillance et quatre nouveaux systèmes de défense antiaérienne Iris-T.

Mise en garde à l'Iran

Les Etats-Unis ont de leur côté mis en garde lundi l'Iran et la Russie qui "sont en train d'amplifier leur coopération militaire sans précédent", selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Il a cité en particulier la volonté de Moscou d'acquérir des drones iraniens plus sophistiqués que ceux jusqu'à présent fournis. Il a ajouté que les Etats-Unis allaient annoncer de nouvelles sanctions "dans les prochains jours" contre des entités ou personnes impliquées dans ces transactions.

Toujours sur le plan diplomatique, l'émissaire chinois Li Hui, le représentant spécial pour les affaires eurasiatiques chargé de discuter du règlement de la situation en Ukraine, se rendra à Kiev mardi et mercredi, a annoncé un haut responsable gouvernemental ukrainien. La Chine n'a jamais publiquement condamné l'intervention militaire de Moscou en Ukraine, au contraire de la majorité des grandes puissances mondiales. L'Afrique du Sud, accusée par les Etats-Unis d'avoir livré des armes à la Russie, a elle envoyé son commandant des forces terrestres Lawrence Mbatha à Moscou pour "une visite de bonne volonté".

Hommage à Kiev à Arman Soldin

À Kiev par ailleurs, un hommage a été rendu, en présence de membres de la direction de l'AFP, au journaliste de l'agence Arman Soldin tué la semaine dernière par un bombardement près de Bakhmout (est). Reporters sans frontières a déposé une nouvelle plainte pour "crimes de guerre" devant la Cour pénale internationale, y compris concernant la mort d'Arman Soldin, a annoncé l'ONG à cette occasion.