Pourtant revendiquée ce samedi par le groupe Wagner d'abord puis par Moscou ensuite, la prise de Bakhmout par les troupes russes a été démentie ce dimanche par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette ville du Donbass constitue l'épicentre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière de la guerre débutée en février 2022. Ce dimanche, le président américain Joe Biden s'est également exprimé, assurant que Vladimir Poutine "ne [briserait] pas [notre] détermination à soutenir l'Ukraine".
Les principales informations
- Volodymyr Zelensky a démenti ce dimanche la capture de Bakhmout par les troupes russes
- Kiev dit avoir "encerclé partiellement" la ville
- Le président russe Vladimir Poutine "ne brisera pas notre détermination" à soutenir l'Ukraine, a assuré Joe Biden
- Dans un communiqué, la Russie affirme que la présence de Volodymyr Zelensky au G7 fait de ce sommet un "spectacle de propagande", "anti-russes" et "anti-chinois"
Pas de capture de Bakhmout par les Russes, soutien Zelensky
Le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les hommes étaient en première ligne dans les combats, puis le ministère russe de la Défense avaient assuré samedi avoir "totalement libéré" Bakhmout, épicentre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière de la guerre débutée en février 2022. Volodymyr Zelensky, qui se trouve lui à Hiroshima au Japon pour un sommet du G7 au cours duquel il a récolté soutiens diplomatiques et aide militaire, a "démenti la capture de Bakhmout", selon des précisions sur ses propos apportées sur Facebook par son porte-parole Serguiï Nykyforov.
Un peu plus tôt, la presse avait demandé au président Zelensky : "Bakhmout est-elle encore aux mains de l'Ukraine ? Les Russes disent avoir pris Bakhmout". Le chef d'Etat a répondu: "Je ne pense pas", sans qu'il soit clair s'il répondait à la première ou à la seconde partie de la question. "Il n'y a rien dans cet endroit (...) juste des ruines et beaucoup de Russes morts", a-t-il poursuivi en semblant suggérer que Bakhmout ne serait qu'une victoire à la Pyrrhus pour les Russes. Il a vanté l'"excellent travail" des soldats ukrainiens.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar a elle assuré que les forces de Kiev avaient "encerclé partiellement" Bakhmout grâce à leur percée récente sur les flancs au nord et au sud, ce qui rend selon elle "très difficile" la présence russe dans la ville. Elle a une nouvelle fois affirmé que les défenseurs ukrainiens à Bakhmout contrôlent toujours "certaines installations industrielles et infrastructures". Le président russe Vladimir Poutine a d'ores et déjà félicité les hommes de Wagner et l'armée russe pour "l'achèvement de l'opération (ayant permis de) libérer" Bakhmout et promis de décorer les militaires s'étant distingué dans cette bataille qui dure depuis l'été.
La Russie affirme que la présence de Zelensky au G7 fait de ce sommet un "spectacle de propagande"
La Russie a affirmé dimanche que la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky au G7 avait fait de ce sommet un "spectacle de propagande" qui adressait des messages "anti-russes" et "anti-chinois". "Les dirigeants du G7 ont convié à leur réunion le chef de file du régime de Kiev qu'ils contrôlent et ont transformé l'événement d'Hiroshima en un spectacle de propagande", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La principale conclusion de ce sommet a été une série d'annonces pleines de haine anti-russes et anti-chinoises", estime le ministère dans ce communiqué. Le G7, écrit-il encore, est devenu "un incubateur pour mettre au point, sous la direction des anglo-saxons, des initiatives destructrices qui mettent en danger la stabilité mondiale". Selon le communiqué, le déclin de l'influence de l'Occident "force les membres de ce groupe à consacrer tous leurs efforts à attiser une hystérie anti-russe et anti-chinoise". "Nous sommes certains que notre évaluation du G7 et de ses actions destructrices est partagée par la majorité de la communauté internationale", conclut-il.
Vladimir Poutine "ne brisera pas notre détermination" sur l'Ukraine, assure Biden
Le président russe Vladimir Poutine "ne brisera pas notre détermination" à soutenir l'Ukraine, a assuré dimanche le président américain Joe Biden depuis Hiroshima, au Japon, après un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky en marge du sommet du G7. Joe Biden a dit avoir assuré à Volodymyr Zelensky que Washington et les autres alliés de Kiev "ne faibliront pas" face à la guerre menée par Moscou en Ukraine. "Poutine ne brisera pas notre détermination comme il a cru pouvoir le faire", a-t-il ajouté.
Le chef d'État ukrainien se trouve depuis samedi à Hiroshima, où il a échangé avec de nombreux chefs d'État et de gouvernement, dont ceux des sept démocraties les plus industrialisées. Et il a obtenu la promesse de nouvelles livraisons américaines de munitions, d'artillerie et de véhicules blindés notamment d'une valeur de 375 millions de dollars. Vendredi, Joe Biden avait aussi surmonté ses réticences de longue date en se disant prêt à autoriser d'autres pays à fournir à Kiev les avions de combat que Volodymyr Zelensky réclame depuis des mois, des F-16 de fabrication américaine, une décision que le dirigeant ukrainien a qualifié d'"historique".
Comment les avions de combat F-16, promis à l'Ukraine, peuvent-ils changer la donne ?
Pour le général Patrick Dutartre, ancien pilote de chasse de l'armée de l'air, la guerre en Ukraine pourrait prendre un autre tournant grâce à la résolution américaine. "Le F-16, c'est donc de quatrième génération. Et ce sont des avions qui sont extrêmement agiles et surtout qui ont une électronique embarquée, ainsi que des missiles air-air ou air-sol de très hautes performances", confirme-t-il en ajoutant, "et c'est ça qui va faire la différence", a-t-il indiqué au micro d'Europe 1. Tous les détails, à retrouver dans cet article.
Pourquoi ces avions F-16 ne voleront pas tout de suite dans le ciel ukrainien ?
Désormais, la balle est dans le camp des alliés de Kiev, propriétaires d'avions F-16. Ce sont à eux de d'accepter ou non de livrer une partie de leur flotte à l'Ukraine. Pour l'heure, en Europe, seuls les Pays-Bas ont annoncé vouloir en fournir. Par ailleurs, former des pilotes demandera beaucoup de temps car ces derniers devront apprendre à voler avec des appareils américains. Le général Patrick Dutartre livre plus amples explications dans cet article.