Ne pas manger de pâtes en Italie est presque mission impossible. Et pourtant, il s'agit de l'un des produits les plus touchés par la hausse des prix chez les transalpins, déjà victimes d'une inflation plus élevée que le reste de l'Union européenne. Alors que le ministre des Entreprises a promis des mesures pour contrer ce qu'il définit comme de la "spéculation", les Italiens ne renoncent pas aux pâtes, qu'importe le prix. Europe 1 a rencontré Maria Luisa, une Milanaise qui reste fidèle à la tradition culinaire de son pays.
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"Duper" le consommateur par la "shrinkflation"
Le problème n'est désormais plus qu'une question de prix selon la Milanaise. Pour masquer l'inflation mondiale, les prix restent les mêmes "avec certaines marques" mais les quantités à l'intérieur des emballages ont baissé. Un phénomène qui se nomme la "shrinkflation" et a pris de l'ampleur ces dernières années. Une pratique légale, mais toutefois immorale. Roberto Giordano, vice-président de l'Association de défense des consommateurs, dénonce cette pratique qui vise à tromper le consommateur malgré lui.
"Le consommateur sait qu'un paquet de pâtes contient 500 grammes de pâtes. Ceci dit, si l'on introduit un paquet de 450 grammes au même prix sera dupé", affirme-t-il. Malgré un prix de plus en plus exorbitant, les Italiens sont bien décidés à ne pas faire l'impasse sur leur plat préféré. Giorgia, assise en terrasse dans un restaurant milanais, a terminé ses pâtes et ne regrette pas. "Je suis prête à dépenser 20 à 30 centimes de plus par paquet par rapport à avant".
En un an, le prix des pâtes a augmenté de 17,5%, soit deux fois plus que l'inflation moyenne des prix à la consommation. La hausse des prix est passée à 8,2% sur un an au mois d'avril en Italie, selon des données publiées par l'Institut national de la statistique (Istat).