Benny Gantz accueille Emmanuel Macron à Jérusalem. 2:21
  • Copié
Clothilde Mraffko , modifié à
En visite à Jérusalem, Emmanuel Macron commémore les 75 ans de la libération du camp d'Auschwitz. Le président français a voulu montrer son volontarisme en matière de lutte contre l'antisémitisme lors d'un discours. Mais sur place, Israéliens et Palestiniens n'attendent pas grand chose de sa venue.
REPORTAGE

A l'occasion d'une visite de deux jours, Emmanuel Macron doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le président Rivlin ainsi que l'opposant Benny Gantz. Lors d'un discours, le chef de l'État a réaffirmé sa volonté de lutter contre l'antisémitisme. "L'antisionisme lorsqu'il est la négation de l'existence d'Israël comme état est un antisémitisme", a-t-il notamment déclaré

Sur place, Emmanuel Macron ne jouit pas de la popularité de ses prédécesseurs, et sa venue suscite surtout l'indifférence. Certains Israéliens interrogés au micro d'Europe 1 avouent même ne pas connaître son nom. Pour Mikhal, étudiante en architecture, les Français sont absents de la région : "Je ne l'ai pas vu faire quoique ce soit qui change la situation ici."

"Chirac aimait les Palestiniens"

De l'autre côté du mur, à Ramallah en Cisjordanie, dans son salon de coiffure, Mustapha n'a qu'un président français en tête : Jacques Chirac. "Il aimait les Palestiniens, il nous aidait. Aujourd'hui la France n'a plus de voix indépendante". La venue de Jacques Chirac en 1996 avait particulièrement marqué les esprits. En visite à Jérusalem-Est, l'ex-Président avait explosé de colère contre des agents de sécurité israéliens qui refusaient de laisser passer des badauds palestiniens.

Bien que la visite prévue par Emmanuel Macron suive pas à pas, ou presque, celle de Jacques Chirac en 1996, Saber ne se fait que peu d'illusion : "Ils ne viennent pas vraiment ici pour la Palestine, ils font juste un stop sur la route", affirme-t-il.

Israéliens et Palestiniens n'attendent pas grand-chose de cette visite. Pour eux, avec les gilets jaunes et les grèves, le président français a déjà bien à faire chez lui plutôt que de s'occuper d'un conflit qu'eux même jugent insoluble.