Des centaines de manifestants antifascistes étaient réunis dans le calme samedi à Macerata, une semaine après la fusillade à caractère raciste, mais la petite ville du centre de l'Italie redoutait des débordements.
"L'ambiance est lourde en Italie en ce moment". Sous un froid soleil perçant à travers les nuages, les manifestants venus parfois de loin se sont rassemblés à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche. Beaucoup agitaient des drapeaux de leur mouvement, mais certains avaient aussi apporté des drapeaux italiens. "L'ambiance est lourde en Italie en ce moment et ces dernières années nous avons permis à la droite de se développer. J'ai toujours manifesté mais maintenant nous en avons plus besoin que jamais", a déclaré à l'AFP Mafalda Quartu, une retraitée venue de Florence.
Le maire de Macerata, Romano Carancini (centre-gauche), avait demandé l'annulation de tous les rassemblements pour laisser la ville souffler,mais la préfecture a donné son feu vert vendredi soir pour celui de samedi. Par crainte de débordements, les écoles sont restées fermées, la messe du samedi soir a été annulée et la plupart des commerces ont fermé à la mi-journée.
Le 3 février, Luca Traini, un jeune homme au crâne rasé et aux tatouages d'inspiration fasciste, a tiré sur une dizaine d'Africains à travers la ville, faisant au moins six blessés. Il a expliqué avoir agi pour venger la mort de Pamela Matropietro, une jeune fille de 18 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux, après l'annonce de l'arrestation d'un dealer nigérian soupçonné d'être impliqué dans ce crime.