La Colombie quittera l'Union des Nations sud-américaines (Unasur) dans les six mois en raison de sa "complicité" avec la "dictature" de Nicolas Maduro au Venezuela, a annoncé lundi le président colombien Ivan Duque.
Un régime vénézuélien dénoncé par le président colombien. "Pendant des années, j'ai affirmé publiquement que la Colombie ne devrait pas continuer à faire partie de l'Unasur, une institution qui s'est arrangée, de par son silence et souvent sa complaisance, pour que les traitements brutaux [réservés aux citoyens] de la dictature au Venezuela, ne soient pas dénoncés", a déclaré dans un communiqué de presse Ivan Duque, qui est entré en fonction début août.
Le bloc régional, créé en 2008 à l'initiative des présidents brésilien et vénézuélien de l'époque, Lula et Hugo Chavez, "n'a jamais dénoncé aucun de ces abus", ni garanti "les libertés" des Vénézuéliens, a ajouté Ivan Duque. Le gouvernement colombien a déjà entamé le processus formel de dénonciation du traité qui le lie à l'organisme, a-t-il précisé.
Une sortie de l'Unasur mais pas de l'Organisation des États américains. Le ministre des Affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo, avait déjà annoncé le retrait de la Colombie le 10 août dernier, soit trois jours après l'accession au pouvoir d'Ivan Duque. "Mais nous ne pouvons plus faire partie d'une institution qui a été la plus grande complice de la dictature du Venezuela", a indiqué Ivan Duque.
La Colombie continuera toutefois à travailler pour faire avancer le "multilatéralisme" dans la région en respect de la Charte démocratique interaméricaine, signée dans le cadre de l'Organisation des États américains (OEA), a déclaré le président colombien.
Une forte tension encore les deux pays. La tension reste forte entre la Colombie et le Venezuela, qui partagent 2.200 kilomètres de frontière commune. Lors de son investiture, Ivan Duque avait lancé un avertissement à peine voilé au pouvoir du président vénézuélien Nicolas Maduro, qu'il avait déjà qualifié de "dictature" à plusieurs reprises, en assurant qu'il rejetait ce type de gouvernement.
Il y a un peu plus d'un an, Bogota a presque gelé ses relations avec Caracas, au milieu de l'exode de centaines de milliers de Vénézuéliens fuyant les pénuries d'aliments, de médicaments et de produits de première nécessité, causées par la crise économique qui sévit dans le pays.