Malgré la situation explosive de leur pays, de nombreux Afghans sont contraints de quitter le territoire français. Samedi encore, un demandeur d'asile afghan va être forcé de monter dans un avion pour rejoindre Kaboul, capitale de l'Afghanistan. La semaine prochaine, un autre Afghan devra quitter la France pour rejoindre son pays d'origine.
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C'est dans ce contexte que l'Assemblée nationale sera appelée à voter le 18 septembre pour un projet de loi dont l'un des articles facilitera les renvois forcés en Afghanistan. Pourtant, le pays est encore en proie au chaos : jeudi, une voiture a explosé en plein centre de Kaboul, provoquant la mort de dix personnes. En Afghanistan, les attaques suicides comme celle de jeudi sont quasi quotidiennes : la semaine dernière, 16 personnes sont décédées à cause des attentats, et 80 autres la semaine précédente.
"Même votre voisin ne vous considère pas comme un vrai citoyen afghan et un vrai musulman"
Cette horreur, Zabiola l'a vécue. Et, c'est d'ailleurs ce qui l'a poussé à fuir Kaboul en 2014. "Une moto a explosé et j'ai perdu mon oncle", se souvient-il. En France, il se retrouve d'abord à la rue, peine à réaliser des démarches administratives, avant d'obtenir finalement la nationalité française. D'après lui, c'est la mort qui attend les Afghans renvoyés au pays. "Même votre voisin ne vous considère pas comme un vrai citoyen afghan et un vrai musulman quand vous rentrez de France. C'est dangereux. Sans parler des talibans."
Du côté des associations, elles dénoncent un texte de loi contraire au droit d'asile. "La France a connaissance de ça", dénonce Lola Schulmann d'Amnesty International. "La France renvoie des personnes vers le danger. Oui, la France est responsable dans ces cas-là."
Malgré 3.800 victimes civils depuis sur les six derniers mois, la France refuse toujours de reconnaître l'Afghanistan comme un pays en guerre.