Le vote britannique pour un Brexit peut provoquer "une crise économique", a prévenu jeudi un banquier influent de la City, selon qui il n'est "pas certain du tout" que Londres obtienne ce qu'elle veut dans ses négociations avec l'UE.
"Un choc exogène". "C'est une crise politique qui a le potentiel de provoquer une crise économique", a déclaré dans un discours à Londres John McFarlane, patron de la banque britannique Barclays et président du lobby bancaire TheCityUK. C'est à ce titre qu'il s'exprimait lors d'une conférence sectorielle.
"Pour les milieux d'affaires, c'est un choc exogène (...) qui crée de l'incertitude, l'ennemi juré des entreprises, de la croissance et des retours sur investissements", a-t-il ajouté. Il a énuméré les revendications du secteur financier dans les négociations à venir entre Londres et ses partenaires européens. Les banques veulent conserver l'accès au marché unique européen et continuer à pouvoir se servir dans la main-d'oeuvre qualifiée européenne et du reste du monde, mais soulignent qu'il faudra sans doute "des restrictions dans la libre circulation des personnes".
Ils plaident pour le maintien dans le marché unique. Depuis vendredi dernier les milieux économiques, tous secteurs confondus, plaident pour le maintien dans le marché unique. "Malheureusement il n'est pas certain du tout que nous soyons en mesure d'atteindre cela dans nos discussions avec l'UE", a admis John McFarlane. Les dirigeants européens réunis à Bruxelles mercredi sans le Royaume-Uni ont signifié à Londres qu'il n'y aurait pas de marché unique "à la carte".
"Les choses finissent toujours par se calmer et se reprendre, mais elles reviennent rarement à leur état antérieur", a reconnu ce banquier. Les banques de la City sont en première ligne pour pâtir d'un Brexit parce qu'elles risquent de ne plus pouvoir offrir leurs services financiers sans entrave sur le continent.