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Le crash d'un avion au Kazakhstan dû à une «interférence externe, physique et technique», assure Azerbaijan Airlines

Nicolas Tonev avec AFP - Mis à jour le . 3 min

Selon les résultats préliminaires de l'enquête cités vendredi par la compagnie Azerbaidjan Airlines, le crash d'un de ses avions mercredi 25 décembre au Kazakhstan est dû à une "interférence externe, physique et technique".

Le crash de l'avion de ligne d'Azerbaijan Airlines, qui a fait 38 morts mercredi, est dû à une "interférence externe, physique et technique", selon les résultats préliminaires de l'enquête cités vendredi par cette compagnie aérienne.

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"Une enquête est en cours"

"Les résultats préliminaires de l'enquête sur le crash de l'Embraer 190" font état "d'une interférence externe, physique et technique", a indiqué Azerbaijan Airlines sur Telegram. La compagnie annonce par ailleurs la suspension des vols vers plusieurs villes russes. La compagnie aérienne a expliqué cette suspension par "les risques pour la sécurité des vols", sans fournir davantage de détails. Contacté par l'AFP, le gouvernement azerbaïdjanais n'a pas répondu aux questions sur les causes possibles du crash.

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"Une enquête est en cours pour établir si c'était une frappe de la défense antiaérienne russe ou une autre cause", a déclaré à l'AFP le député azerbaïdjanais Rassim Moussabekov, tout en soulignant qu'"on voit sur les photos et les vidéos le fuselage de l'avion avec des trous qui sont causés normalement par des missiles de défense antiaérienne".

Il a appelé la Russie à s'excuser, "punir les coupables et promettre qu'une telle chose ne se reproduira plus", reprochant à Moscou d'avoir redirigé après l'incident l'avion vers le Kazakhstan, de l'autre côté de la mer Caspienne.

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La Russie a elle confirmé que Grozny, capitale de la Tchétchénie où l'appareil a tenté d'atterrir à deux reprises sans succès avant d'être redirigé vers le Kazakhstan, était la cible le jour de la tragédie d'une attaque de drones ukrainiens dans un contexte d' épais brouillard.

Drones et brouillard

L'appareil, un Embraer 190 d'Azerbaijan Airlines avec 67 personnes à bord, assurait mercredi un vol entre Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, et Grozny, capitale de la république caucasienne russe de Tchétchénie. Il s'est écrasé et a pris feu dans des circonstances encore floues près d'Aktaou, un port de la mer Caspienne situé dans l'ouest du Kazakhstan et loin de sa destination, faisant 38 morts, selon les autorités de ce pays d'Asie centrale.

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Alors que des experts et des médias occidentaux pointent l'hypothèse d'un crash dû à un tir de missile antiaérien russe, le Kremlin a refusé vendredi tout commentaire "avant les conclusions de l'enquête". L'agence russe de l'aviation, Rosaviatsia, a elle expliqué que la situation à l'aéroport de Grozny ce jour-là était "très difficile". "À ce moment-là, des drones militaires ukrainiens menaient des attaques terroristes contre des infrastructures civiles dans les villes de Grozny et Vladikavkaz", a déclaré le patron de Rosaviatsia, Dmitri Ladrov, sur Telegram.

Il a aussi fait état d'un "brouillard épais" qui empêchait toute visibilité "à une altitude de 500 mètres". "Le commandant de bord a fait deux tentatives d'atterrissage à Grozny, qui ont échoué. D'autres aéroports lui sont proposés. Il décide de se rendre à l'aéroport d'Aktaou", au Kazakhstan, a affirmé Dmitri Ladrov.

Grozny a été attaquée par des drones ukrainiens à plusieurs reprises depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine en 2022. Dmitri Ladrov a assuré que la Russie entendait "coopérer totalement à l'enquête sur cette tragédie" avec le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques en bons termes avec Moscou.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Lermak, a de son côté directement accusé Moscou, assurant que la Russie doit être "tenue responsable pour avoir abattu l'avion d'Azerbaijan Airlines". Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a promis vendredi lors d'un appel avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev que "les causes de l'accident seront examinées en détail".

"Explosion"

Aucun des pays impliqués n'a pour l'heure publiquement confirmé l'hypothèse du missile, alimentée par des images d'impacts sur l'épave de l'appareil, et selon laquelle l'aéronef aurait subi des tirs lors son approche de l'aéroport de Grozny, avant de réussir à voler jusqu'au Kazakhstan où il s'est écrasé.

Azerbaijan Airlines avait affirmé dans un premier temps que l'avion avait percuté une nuée d'oiseaux, avant de retirer cette information. Cette version avait aussi été évoquée mercredi par Rosaviatsia. Le ministère kazakh des Transports avait évoqué jeudi l'"explosion d'un ballon" à bord. "Il y a eu une explosion. C'est sûr. Tout le monde l'a entendu", a confirmé l'un des survivants russes, d'origine tadjike, Soubkhonkoul Rakhimov, à la chaîne de télévision russe RT. Mais "je ne dirais pas que c'était à l'intérieur de l'avion", a-t-il ajouté, précisant que son gilet de sauvetage avait été "percé par un éclat".

À bord de l'appareil se trouvaient 37 Azerbaïdjanais, six Kazakhs, trois Kirghizes et 16 Russes, ainsi que cinq membres d'équipage, selon le ministère kazakh des Transports. Vingt-neuf d'entre eux ont survécu. "Je n'aurais jamais cru que mon père puisse survivre après une telle explosion", a confié à l'AFP Konoul Assadova, fille du steward d'Azerbaijan Airlines, Zoulfougar Assadov, l'un des rescapés.

"Son dos lui fait mal, il ne peut pas beaucoup parler, mais il n'a pas de fractures", a dit cette femme, après avoir pu voir son père "pendant cinq minutes" à l'hôpital où il se trouve après avoir été rapatrié jeudi à Bakou, avec 13 autres blessés azerbaïdjanais.

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