Une majorité des pays du Groupe de Lima ont exhorté lundi l'armée vénézuélienne à se ranger derrière l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim, appelant à un changement de régime "sans usage de la force" dans ce pays exsangue.
Non à une ingérence armée étrangère. Onze des 14 pays qui composent le groupe (dix pays latino-américains ainsi que le Canada) ont demandé, dans une déclaration commune au terme d'une réunion de crise à Ottawa, aux forces armées du Venezuela de "démontrer leur loyauté au président par intérim", Juan Guaido. Ils ont par ailleurs souhaité que la transition démocratique dans ce pays se fasse "rapidement" mais sans violence, ni ingérence étrangère armée. Ces propos interviennent alors que les États-Unis n'écartent pas la possibilité d'une intervention militaire pour renverser le régime de Nicolas Maduro : "c'est certainement une option", a déclaré le président américain Donald Trump dans une interview diffusée dimanche par la chaîne CBS.
Les pays du Groupe de Lima ont en outre appelé les forces vénézuéliennes "à ne pas s'opposer à l'entrée et au transit d'assistance humanitaire aux Vénézuéliens". Dans leur déclaration, les onze membres signataires, s'inquiétant de la situation humanitaire au Venezuela, ont jugé "impératif que l'accès à l'assistance humanitaire soit garanti pour répondre aux besoins urgents des Vénézuéliens".
Guaido rentre dans le Groupe de Lima. Ils ont en outre annoncé que l'opposition emmenée par Juan Guaido serait désormais membre à part entière du Groupe de Lima en tant que représentant "légitime" du Venezuela. Le Groupe de Lima a également appelé la communauté internationale à geler les avoirs à l'étranger du "régime dictatorial" de Nicolas Maduro, et à remettre les fonds à l'opposition, a indiqué la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland.
Pour Maduro, un appel "répugnant". Le président vénézuélien Nicolas Maduro a jugé lundi "répugnant et risible" cet appel lancé par le Groupe de Lima. Le président socialiste, qui parlait lors d'une cérémonie à Caracas, a également critiqué les pays européens qui ont reconnu comme président par intérim du Venezuela l'opposant Juan Guaido et les déclarations du président Donald Trump sur la possibilité d'une option militaire américaine dans la crise vénézuélienne. "Ce dernier communiqué est vraiment répugnant, répugnant et risible, on ne sait pas s'il faut rire ou vomir", a dit Nicolas Maduro.