Liban manifestation Beyrouth 1:55
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Nicolas Feldmann, à Beyrouth, édité par
Les habitants de Beyrouth manifestent samedi contre le système politique, quatre jours après la double explosion meurtrière dans la capitale. Camille Mourani, un opposant au pouvoir qui avait demandé à Emmanuel Macron une "tutelle internationale", appelle sur Europe 1 les forces de l'ordre à "choisir leur camp" entre le gouvernement et le peuple.
TÉMOIGNAGE

Il avait interpellé Emmanuel Macron lors de la visite du Président français à Beyrouth, jeudi, deux jours après les deux explosions qui ont ravagé la capitale libanaise. Camille Mourani fera partie des manifestants qui vont défiler, samedi après-midi, contre le système politique libanais, qu'ils jugent corrompu et incapable de relever le pays. Sur Europe 1, le jeune homme déplore une "capitale défigurée" et lance un avertissement à l'armée et aux forces de l'ordre, sommées de choisir leur camp à l'heure où une partie du peuple libanais se rebelle.

"Il y a une très forte explosion qui a frappé Beyrouth. On a 160 morts et des dizaines de disparus", déplore Camille Mourani. "Toute la capitale est défigurée et si on n'est pas morts, on est morts de l'intérieur." L'opposant au pouvoir actuellement en place pointe la "responsabilité claire de cette clique dirigeante" dans les deux explosions meurtrières de mardi.

"Kleptocratie" de "terroristes"

"La vérité est importante mais, pour le moment, je m'en fous", lance le manifestant, qui parle d'une vengeance bientôt arrachée par le peuple, fusse-t-elle avec violence : "Vous allez voir des cohortes partout, les échafauds sont partout", promet Camille Mourani, qui avait dénoncé auprès d'Emmanuel Macron l'emprise de "terroristes" au pouvoir.

Samedi après-midi, une partie des Libanais vont donc clamer leur désir de voir le système politique renversé. Des heurts avec les forces de l'ordre ne sont pas à exclure et Camille Mourani leur lance un avertissement clair : "Nous faisons assumer aux commandants en chef de l'armée la responsabilité de toute goutte de sang qui pourrait couler. L'armée et les forces de l'ordre sont appelées à choisir leur camp. Soit ils sont auprès du peuple, soit ils sont là pour défendre les intérêts de cette 'kleptocratie' et de cette oligarchie qui nous gouverne."