C'est un prisonnier très "utile" pour la coalition qui combat l'Etat islamique. Les forces spéciales américaines ont capturé la semaine dernière un responsable de l’organisation terroriste spécialiste des armes chimiques et notamment du gaz moutarde. Ses premières déclarations permettent à la coalition d'y voir plus clair sur l'avancement du groupe.
Militarisation du gaz moutarde. Ce scientifique irakien qui a déjà travaillé pour le régime de Saddam Hussein avant de se mettre au service de l'Etat islamique a déjà permis aux Américains d'en apprendre plus sur l'utilisation du gaz moutarde. Selon ses déclarations, les djihadistes savent militariser le gaz moutarde. Autrement dit, ils sont capables de le transformer en poudre et de le charger dans des obus. Il semble donc probable que les équipes du groupe terroriste soient en mesure de fabriquer leur propre gaz.
Possibilité de l'utiliser en Europe. "Il y avait un doute sur la provenance de ce gaz moutarde. S'agissait-il de stocks résiduels des stocks irakiens ou syriens ou est-ce qu'il s'agissait de la capacité de l'organisation de fabriquer elle même son gaz ?", explique Olivier Lepic, spécialiste des armes chimiques. "Aujourd'hui nous le savons et c'est l'hypothèse la plus inquiétante puisque cela veut dire qu'elle peut le fabriquer et l'utiliser sur le théâtre syrien ou même sur le théâtre européen", poursuit-il.
Malgré ses affirmations, les capacités chimiques du groupe seraient encore limitées. Selon les services de renseignements américains, leur poudre de gaz moutarde peut blesser mais elle n'est pas encore assez puissante pour tuer.