Face à la marée noire qui pollue ses eaux et ses côtes depuis fin juillet, l’île Maurice a commencé, dimanche, à recevoir des renforts de la part de la France. La veille, Emmanuel Macron avait indiqué que la France allait déployer du matériel et des équipes pour lutter contre cette marée d'hydrocarbures s'échappant d'un vraquier échoué. Pravind Jugnauth, le Premier ministre mauricien, a déclaré dimanche un "état d'urgence environnemental", convoquant une réunion de crise des autorités concernées, et remercié la France pour son aide. Une aide déployée rapidement, la France disposant de bases militaires sur l'île voisine de la Réunion.
Barrages flottants, épurateurs et pompes
"La France a acheminé 1.300 mètres de barrages flottants, quatre épurateurs qui permettent de pomper l'eau souillée, et deux pompes qui permettent de participer à l'évacuation du carburant encore dans le bateau", a détaillé Bruno Sciascia, dimanche, au micro d'Europe 1. Commandant de la zone maritime sud de l'Océan indien, ce dernier a expliqué que les opérations de pompage étaient parmi les plus difficiles. "Cela dépend beaucoup des conditions météo", précise-t-il. En effet, "le bateau, aujourd'hui, n'est plus très stable, et il est difficile pour les citernes de venir s'y accoster".
Aussi, Bruno Sciascia craint que le pompage des eaux polluées prenne plusieurs jours. "Les Mauriciens n'ont pas encore d'idée précise du volume d'hydrocarbures parti de la coque", ajoute l'invité d'Europe 1, estimant ce volume à plusieurs centaines de tonnes.
Bientôt une équipe japonaise aux côtés de la France
Samedi, un navire de la marine française, le Champlain, est parti pour l'île Maurice, tandis qu'un avion des forces aériennes devait effectuer deux rotations au-dessus du site du déversement, tous deux équipés d'équipements de lutte antipollution spécialisés et ayant des experts à leur bord.
De son côté, le Japon a annoncé l'envoi d'une équipe de six experts pour travailler aux côtés des secours français et locaux. Un porte-parole de Mitsui avait indiqué à l'AFP à Tokyo que leurs efforts pour tenter d'évacuer la cargaison par hélicoptère s'étaient heurtés au mauvais temps, qui avait aussi empêché la mise en place d'un système flottant de retenue autour du navire.