Moyen-Orient : avec la mort d'Ismaïl Haniyeh, la région va-t-elle s'enflammer ?

Après la frappe qui a tué le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, l'Iran organise ce jeudi les funérailles de l'homme qui dirigeait le mouvement terroriste. Alors que le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, présidera la cérémonie de prière, dans le même temps, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a assuré que l'État hébreu avait porté des coups sévères à ses adversaires ces derniers jours.

Mais le pays se prépare déjà à des représailles, notamment du côté du Liban après avoir frappé la banlieue de Beyrouth pour tuer un responsable du Hezbollah, un mouvement islamiste allié du Hamas palestinien, comme du côté de l'Iran.

Car la frappe qui a tué le chef politique du Hamas, imputée à Israël, sonne comme une véritable humiliation pour le régime des mollahs. Le chef du Hamas a été tué dans sa résidence en plein cœur de Téhéran, la capitale iranienne, seulement quelques heures après l'investiture du nouveau président Massoud Pezeshkian.

Vers "une escalade de la violence" à la frontière israélo-libanaise ?

"Il y aura forcément une riposte iranienne et en même temps, je crois que l'Iran ne va pas s'engager dans des frappes qui pourraient conduire à un embrasement régional", explique Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste du Moyen-Orient, président de l’Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, l'Iremmo. 

"Ce que je crains, c'est que sur la frontière entre le Liban et Israël, il y ait une augmentation, une escalade de la violence. "Pour autant, le Hezbollah n'a pas plus intérêt que l'Iran d'aller plus loin dans l'affrontement", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Pas de cessez-le-feu à Gaza à l'horizon

Le Hezbollah promet tout de même lui aussi des représailles, alors que l'un de ses cadres a été tué mardi dans une frappe sur Beyrouth. Deux éliminations en moins de 12 heures qui mettent aussi à mal tout espoir de cessez-le-feu à Gaza. 

"À partir du moment où une des parties, en l'occurrence Israël, assassine le chef de la délégation des négociateurs d'en face, il est évident que les négociations en question sont sans doute vouées à l'échec absolu", prédit Jean-Paul Chagnollaud. Tous les regards sont désormais tournés vers le nord d'Israël, à la frontière libanaise, où les forces israéliennes se préparent à une possible offensive.