Mercredi, le Belge Najim Laachraoui a été identifié par la police comme étant le deuxième kamikaze de l’aéroport de Bruxelles-Zavantem, où des explosions ont fait au moins quatorze morts, mardi. Artificier présumé des attentats de Paris, l’homme de 24 ans était un cadre de l’Etat islamique depuis son départ en Syrie, il y a trois ans.
"Un élève sans problème". Né au Maroc le 18 mai 1991, Najim Laachraoui a grandi dans la commune de Schaerbeek, entre l’aéroport et le centre-ville de Bruxelles. Un voisin, interrogé par notre reporter sur place, décrit la famille comme musulmane pratiquante mais "pas du tout radicale". A vrai dire, rien dans son profil ne laissait présager sa radicalisation.
En effet, Najim Laachraoui a suivi toute sa scolarité dans un bon lycée, plutôt bourgeois. Il avait même réussi sa première année en électro-mécanique. La directrice de l'établissement parle d'un élève à la scolarité "toute à fait normale", avec qui elle n'a "jamais eu de problèmes". C'est au cours de sa deuxième année d'études, en 2013, qu'il décide brutalement de partir en Syrie.
Recherché depuis début décembre. Début septembre, il avait été contrôlé, sous la fausse identité de Soufiane Kayal, à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et Mohamed Belkaïd. C’est sous ce faux nom qu'avait été louée la maison d'Auvelais, près de Namur, utilisée par certains membres des commandos du 13-novembre et qui avait été perquisitionnée, le 26 novembre dernier. Des traces de son ADN y ont été retrouvées, tout comme dans la planque de Schaerbeek, par laquelle le suspect clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est passé, et où avaient été confectionnées les ceintures d'explosifs.
Un rôle de logisticien dans les attentats du 13-novembre. Présenté comme un homme à fort potentiel intellectuel, Najim Laachraoui a notamment eu un rôle de logisticien, selon les informations d'Europe 1, dans les attentats de Paris. Laachraoui et Belkaïd étaient en effet en liaison téléphonique soutenue avec certains des kamikazes le soir des attaques. Belkaïd serait le destinataire du SMS disant : "on est parti, on commence", envoyé à 21h42 vers la Belgique, par un des kamikazes du Bataclan. Un autre numéro belge avait appelé ce soir-là Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des attaques, depuis le même endroit à Bruxelles.
Il avait aidé Abaaoud à se cacher. Le 17 novembre, les deux visages de Belkaïd et Laachraoui avaient été captés par les caméras de surveillance dans une agence Western Union, où la fausse carte d'identité du premier a été utilisée pour faire un virement de 750 euros à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abaaoud, afin qu'elle lui trouve une planque en région parisienne.
Connaissant certaines filières, voire certaines cellules clandestines de Daech en Europe et en France, l’homme de 24 ans échappait depuis à la police. Jusqu’à ce qu’il ne réapparaisse, mardi, à 7h58, provoquant une nouvelle onde de choc à Bruxelles.