L’université d’Oslo va accueillir un étudiant un peu particulier à la rentrée prochaine. Un étudiant nommé Anders Breivik, un nom aux relents macabres puisque cet extrémiste de droite avait tué 77 personnes à l’arme à feu sur l’île d'Utoya, en 2011. Détenu depuis en isolement total sans accès à Internet, ce détenu spécial a le droit, selon la législation norvégienne, de suivre des études supérieures s’il a le niveau requis.
En première année à la fac d’Oslo… à distance. En 2013, Breivik avait déjà candidaté pour s’inscrire, mais il avait été jugé inapte à l’époque. Depuis, il s’est remis à niveau. C’est pourquoi le jeune homme qui avait multiplié les déclarations polémiques lors de son procès puis dans sa cellule a pu s’inscrire en première année à l’université d’Oslo. "Il a obtenu une place chez nous. Il remplit les critères", a commenté Marina Tofting, porte-parole de l'université.
Il devra "sécher" cinq des neuf cours. Problème pour Anders Breivik, cinq des neuf cours qu’il devra suivre nécessitent de se rendre physiquement à la faculté, chose qui sera évidemment impossible pour "le tueur d'Utøya". De plus, l’absence de connexion Internet l’empêchera de communiquer directement avec ses professeurs, et l’obligera à passer par un intermédiaire pour faire passer ses messages et autres questions.
Une peine reconductible indéfiniment pour Breivik. Le 22 juillet 2011, Breivik, qui disait viser le multiculturalisme, avait fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, puis avait ouvert le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoya, à une trentaine de kilomètres de la capitale norvégienne. Il purge aujourd'hui une peine de 21 ans de prison susceptible d'être prolongée indéfiniment tant qu'il reste considéré comme dangereux.
"Ça n’a pas d’importance du moment qu’il reste derrière les barreaux". "C'est blessant qu'il puisse étudier mais c'est comme ça en Norvège. Cela fait encore plus mal quand l'annonce tombe à quelques jours des commémorations" quatre ans après les attaques, a réagi la présidente du groupe de soutien aux familles des victimes, Lisbeth Kristine Royneland. "Mais qu'il lise des romans ou des livres de science politique n'a pour nous pas d'importance du moment qu'il reste derrière les barreaux", a-t-elle ajouté.