Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi, avec effet immédiat, la fin d'un dispositif en place depuis des décennies accordant un permis de séjour aux immigrants clandestins cubains arrivés sur le territoire américain.
Une demande de La Havane. Deux ans après le début du spectaculaire rapprochement entre Washington et La Havane, l'abrogation de ce régime spécial répond à une demande de longue date du régime communiste qui y voyait une incitation à l'exil de ses ressortissants. Cette décision, prise à huit jours du départ de Barack Obama de la Maison-Blanche, est un moyen pour le président démocrate de cimenter un peu plus un rapprochement sur lequel son successeur républicain Donald Trump s'est montré réservé.
Traités comme les autres migrants. "Aujourd'hui, les États-Unis franchissent des étapes importantes pour normaliser les relations avec Cuba (...) en mettant fin à la politique connue sous le nom de 'pieds secs, pieds mouillés' qui avait été mise en place il y a plus de 20 ans et avait été conçue pour une époque différente", a indiqué Barack Obama dans un communiqué. Cette démarche signifie que "nous traitons désormais les immigrants cubains de la même façon que les immigrants d'autres pays", a-t-il ajouté. Désormais, les Cubains qui tentent d'entrer illégalement aux États-Unis et ne répondent pas aux critères d'assistance humanitaire "seront expulsés", a explicité la Maison-Blanche.
Pour Cuba, une "étape importante". Cette mesure a été qualifiée d'étape "importante" par le gouvernement cubain. "Au terme de près d'un an de négociations (...) cet engagement doit contribuer à la normalisation des relations migratoires, marquées depuis la victoire de la révolution (castriste en 1959) par l'application de politiques agressives par les administrations américaines successives, qui ont encouragé la violence, la migration clandestine et le trafic de personnes, provoquant de nombreuses morts d'innocents", a relevé La Havane dans un communiqué. Dans le même temps, les autorités cubaines se sont engagées à accepter le retour de Cubains expulsés du territoire américain.