Pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, des policiers et militaires peuvent se rendre dimanche dans un bureau de vote pour mettre leur bulletin dans l'urne, à l'occasion du premier scrutin municipal depuis la révolution de 2011.
Uniquement aux municipales. Sous la dictature en Tunisie, les autorités interdisaient aux policiers et militaires de voter en estimant qu'ils devaient maintenir un devoir de réserve strict et rester complètement à l'écart de la vie politique. Mais après la révolution de 2011 qui vu l'émergence de syndicats chez les policiers -interdits jusqu'alors-, ces derniers ont réclamé le droit de vote. La nouvelle loi électorale autorise le vote des forces de sécurité et de l'armée uniquement aux municipales, un scrutin qui doit permettre de consolider la transition démocratique dans l'unique pays rescapé du Printemps arabe.
Plus de 36.000 inscrits. "C'est un acquis historique pour la Tunisie", se réjouit Seifallah Hichri, président de l'association "Afek pour les agents de sécurité de l'Intérieur et de la douane" qui contrôle le déroulement de ce vote grâce au soutien de l'ONG pour la transparence I Watch. Policiers et militaires ne peuvent toutefois pas participer aux campagnes électorales ni assister aux meetings publics. Quelque 36.055 militaires et agents sécuritaires sont inscrits sur les listes électorales, a indiqué Mehdi Jalouali, responsable à l'Instance chargée des élections (Isie).
Le nombre total des forces armées et sécuritaires ne peut pas être dévoilé et reste confidentiel en Tunisie, a-t-il ajouté. Par mesure de sécurité, l'Isie a décidé de ne pas afficher le registre de ces électeurs, de ne pas leur faire utiliser l'encre et de ne pas leur permettre de participer au dépouillement le jour du vote, a indiqué le président de l'Isie , Mohamed Tlili Mansri.