Présidentielle américaine : alors qu'elle fête son soixantième anniversaire, Harris concentre ses attaques sur l'âge de Trump

La candidate démocrate à l'élection présidentielle s'est exprimée ce dimanche lors d'un office religieux à l'Eglise baptsite de New Birth Missionary, à Stonecrest.
La candidate démocrate à l'élection présidentielle s'est exprimée ce dimanche lors d'un office religieux à l'Eglise baptsite de New Birth Missionary, à Stonecrest. © CHRISTIAN MONTERROSA / AFP
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Europe 1 avec l'AFP
Ce dimanche, la candidate démocrate est devenue sexagénaire, mais c'est l'âge de Donald Trump dont elle veut surtout parler, son rival pour la Maison Blanche étant selon elle "instable" et trop usé pour diriger à nouveau les Etats-Unis.

Après le retrait de la candidature de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, laissant le champ libre à Kamala Harris, la question de l'âge et de la santé des candidats s'est retournée contre celui qui en avait fait son principal argument pour décrédibiliser son rival. Du haut de ses 78 ans, Donald Trump est désormais le plus vieux candidat à la présidentielle de l’histoire des États-Unis. 

Ce dimanche, Kamala Harris a 60 ans mais veut surtout parler de l'âge de Trump. 

Une halte au McDo

A 16 jours du scrutin présidentiel, la vice-présidente démocrate et le milliardaire républicain mettent les bouchées doubles dans une course trépidante et de plus en plus tendue. Kamala Harris a donc un programme chargé pour son anniversaire : elle a d'abord prévu d'assister à deux offices religieux dimanche dans la région d'Atlanta.

Des églises fréquentées par la population afro-américaine, une catégorie d'électeurs majoritairement démocrate, mais chez qui la vice-présidente enregistre des intentions de vote décevantes. La candidate sera rejointe par Stevie Wonder, immense vedette afro-américaine.

Dimanche voit ensuite les deux candidats s'opposer à distance en Pennsylvanie, qui fait figure de trophée royal parmi les sept Etats clés où se jouera la présidentielle du 5 novembre.Au programme, Donald Trump avait prévu de se rendre dans un McDonald's, pour y jouer brièvement le rôle d'un employé et ce, dans l'unique but de railler Kamala Harris qui ment selon lui quand elle affirme avoir travaillé dans sa jeunesse dans un fast-food de la chaîne.

 

Inversion des rôles 

Après avoir empoisonné la campagne du président sortant Joe Biden, jusqu'à provoquer son retrait prématuré de la compétition en juillet, la question de l'âge place désormais Donald Trump sur la défensive. "Donald Trump est de plus en plus instable et inapte" à exercer la fonction présidentielle, a déclaré samedi la vice-présidente, reprenant un angle d'attaque déjà employé cette semaine. A Atlanta, elle a accusé son adversaire "d'esquiver les débats et d'annuler les interviews pour cause d'épuisement".

"Lorsqu'il répond à une question ou prend la parole lors d'un rassemblement, avez-vous remarqué qu'il a tendance à s'écarter du script, à divaguer et, en général, à ne pas pouvoir terminer une idée ?", a-t-elle dit. "Il appelle ça son flot, mais pour nous ce sont des élucubrations."

Pendant ce temps le septuagénaire a tenu plus d'une heure et demie sur scène à Latrobe, en Pennsylvanie, alternant entre des anecdotes, des attaques personnelles, des promesses et des projections de clips de campagne. Kamala Harris est une "ratée qui a moins d'énergie qu'un lapin", avait-il lancé cette semaine. Samedi il est allé plus loin, dans une diatribe contre sa rivale. "Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d'ici", a-t-il lancé à la foule, encourageant ses électeurs à lui faire passer ce message dans les urnes.

 

Tous les chèques sont permis

Le 12 octobre, la démocrate a rendu public un bilan médical complet, qui la décrit comme étant en "excellente santé". Un acte de transparence que se refuse à faire son adversaire, qui serait le plus vieux président américain à prêter serment en cas de victoire. Depuis, la vice-présidente ne perd plus une occasion d'alimenter un débat sur les facultés de son adversaire, qui a écarté l'idée d'un second débat télévisé face à elle.

Mardi, elle a mis en doute l'acuité mentale du septuagénaire, après qu'il eut écourté la veille au soir une séance publique de questions-réponses avec des électeurs en Pennsylvanie, préférant à la place diffuser ses chansons favorites en se balançant debout, micro en main.

L'issue de la présidentielle reste plus indécise que jamais, Donald Trump et Kamala Harris étant au coude-à-coude dans les sondages. Pour grappiller des précieuses voix susceptibles de faire la différence, le premier peut compter sur l'implication croissante d'Elon Musk.

Le richissime patron de Tesla et SpaceX fait désormais davantage que battre le rappel sur les réseaux sociaux et mettre la main au portefeuille : il fait physiquement campagne pour Donald Trump. On l'a vu depuis jeudi sillonner la Pennsylvanie, où il offre 100 dollars à chaque électeur prêt à signer une pétition pro-Trump.

Samedi, il a même remis un chèque d'un million de dollars à l'un des signataires, lors d'une séance de questions-réponses à Harrisburg. Kamala Harris a elle bénéficié samedi du soutien public de deux autres artistes en vogue, la rappeuse Lizzo et le chanteur de RnB Usher.