1:31
  • Copié
Rémi Trieau (à Istanbul) / Crédit photo : YASIN AKGUL / AFP
Dimanche, le président sortant, Recep Tayyip Erdoğan, n'aura non pas quatre, mais trois adversaires. Après le retrait d'un de ses opposants, il pourrait rejoindre la coalition emmenée par Kemal Kılıçdaroğlu, rival annoncé d'Erdoğan. Mais l'incertitude fait craindre une manipulation des urnes. La société civile se mobilise pour garantir l'intégrité du scrutin.
REPORTAGE

Est ce la fin du règne de Recep Tayyip Erdoğan en Turquie après vingt ans de pouvoir ? Le président sortant pourrait être en difficulté face à une opposition unie et qui s'est emparée du sujet du pouvoir d'achat, complètement grignoté par une inflation très élevée. Le scrutin étant incertain, le risque de fraude est énorme alors la société civile s'est mobilisée. À Istanbul, ils sont une douzaine rassemblés dans les locaux de l'association Oy ve Ötesi pour écouter l'une de ses membres.

Des irrégularités en 2014 et 2017

"Nous avons fondé cette organisation pour protéger les urnes en raison des fraudes survenues par le passé. Nous devons être devant ces urnes du début à la fin pour contrôler ce qui se passe", prévient-elle face à ses troupes. L'association déploie des observateurs volontaires dans des dizaines de milliers de bureaux de vote. "L'élection commence à 8 heures. Le président du bureau apporte l'urne et nous devons d'abord nous assurer qu'elle est fermée et vide", détaille la bénévole.

Ces observateurs restent jusqu'au dépouillement car il y a eu des irrégularités par le passé, en 2014 et 2017 notamment. Mais Ertim Orkun Başkan, le président de l'association, se veut confiant : "À la présidentielle il y a des millions de voix d'écart entre les candidats. Ce n'est pas facile de frauder à cette échelle". Si malgré tout, des irrégularités se produisaient, il avertirait tous les partis politiques. Jeudi, l'opposition s'est dite préparée à toute éventualité.