L'ONU a estimé mardi qu'il était impossible de croire à un retour des habitants au camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, reconquis lundi par le régime et dévasté par les combats. Les forces du président syrien Bachar al-Assad ont chassé lundi les djihadistes du groupe État islamique (EI) de ce camp ainsi que des quartiers adjacents de Tadamoun et Hajar al-Aswad, reprenant ainsi le contrôle total de Damas, pour la première fois depuis 2012.
Pilonné jour et nuit par le régime. Asphyxié depuis mi-2013 par un implacable siège, Yarmouk a été pilonné jour et nuit depuis le 19 avril par l'aviation et l'artillerie du régime avant qu'un cessez-le-feu n'entre en vigueur le 19 mai. Yarmouk a été meurtri par les combats et il est difficile d'imaginer la reprise d'une vie normale, a indiqué l'agence de l'ONU qui vient en aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA). "Yarmouk était jadis un foyer prospère pour 160.000 Palestiniens. Aujourd'hui, il est en ruines et presqu'aucune maison n'est intacte", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'UNRWA, Chris Gunness.
Encore entre 100 et 200 civils. "Le système de santé publique, l’alimentation en eau, en l'électricité et les services de base ont été sévèrement endommagés. Les traces de ce conflit impitoyable sont partout", a déploré ce porte-parole, affirmant qu'il était difficile, dans cet environnement, de voir des gens retourner vivre dans le camp. Selon lui, entre 100 et 200 civils sont encore installés à Yarmouk, dont des personnes âgées ou malades.
Situé à sept kilomètres du centre de Damas, Yarmouk était initialement un camp de réfugiés créé par l'ONU dans les années 1950 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres ou fuyant la guerre israélo-arabe après la création de l' État hébreu en 1948.
160.000 réfugiés palestiniens. Le camp s'est transformé au fil des décennies en un quartier résidentiel et commercial, qui s'étend sur deux km2, mais a gardé son nom de "camp". Avant le début du conflit syrien en 2011, il abritait environ 160.000 réfugiés palestiniens, ainsi que des Syriens. Anwar Abdel Hadi, représentant local de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a déclaré pour sa part à l'AFP que des discussions étaient engagées avec l'UNRWA pour voir comment le camp pourrait être reconstruit. "La prochaine étape après la libération (du camp) est de dégager les gravats, d'évaluer les dommages pour pouvoir reconstruire et rétablir les infrastructures pour permettre aux civils de revenir", a ajouté ce responsable.