Le président russe Vladimir Poutine a prononcé vendredi son discours devant l'élite politique du pays, rassemblé au Kremlin, consacré à l'annexion de quatre régions d'Ukraine à la suite de "référendums" largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. Ce discours représente la plus importante bascule dans la guerre depuis le début du conflit.
Une rupture totale de doctrine
Désormais, le président russe considère les quatre nouvelles régions annexées à l’est de l’Ukraine comme des territoires russes. Cette extension représente près de 20% du territoire ukrainien. Vladimir Poutine a également prévenu qu'il défendrait ses régions, ce qui signifie que toute tentative de l’armée ukrainienne de reconquérir ces quatre territoires annexés, sera considérée par le chef du Kremlin comme une déclaration de guerre à la Russie.
Ces nouvelles données pourraient justifier une rupture totale de doctrine, c’est-à-dire la bascule de ce que Vladimir Poutine appelle une "opération spéciale" en une véritable guerre. La sémantique est capitale parce qu'à la différence de l’armée française par exemple, l’arme nucléaire fait partie de la doctrine de guerre conventionnelle en Russie. Cela veut dire que désormais, Vladimir Poutine n’aura plus aucun frein pour recourir au nucléaire dans le conflit.