"Comment un homme peut-il se faire laver le cerveau en si peu de temps ?" Un ancien camarade de Najim Laachraoui, qui s'est fait exploser à l'aéroport de Bruxelles mardi, exprimait son incompréhension, décrivant un jeune homme qui n'était ni "un tueur", ni "débile".
"Je n'ai pas eu la sensation qu'il allait me buter". Dans un message publié et relayé sur Facebook, cet ami exprime sa stupéfaction en découvrant les titres de journaux : "'Attentats de Bruxelles: Najim Laachraoui, le pire criminel de l'histoire de la Belgique'. Pardon ? Najim Laachraoui ? Ou alors : 'Attentats de Bruxelles : Najim Laachraoui identifié comme le deuxième kamikaze de l'aéroport'. Quoi ? En plus, il s'est fait sauter?". "Ce gars, il était avec moi en première année, dans mon groupe de projet. On se voyait toutes les semaines, on s'est vus dans mon appartement. Je n'ai pas eu la sensation qu'il allait me buter, et il ne l'a jamais fait", commente l'ancien étudiant de l'Ecole polytechnique de l'Université libre de Belgique (ULB).
Aurais-je serré la main d'un terroriste pendant un an sans le savoir ?
"Médecine. Bordel. Sauver des vies". Sous son message, cet ami publie une photo montrant un groupe de huit élèves de l'Ecole Polytechnique dont Najim Laachraoui et lui. Najim Laachraoui "a suivi des cours en première année en Polytech, il n'a pas poursuivi", a confirmé Valérie Bombaerts, du service communication de l'université, évoquant "les années 2009-2010". "A la fin de l'année, on s'est croisés dans la rue. Après m'avoir serré la main, il me dit 'Salut, ça va ? Je crois que je vais arrêter Polytech, c'est pas fait pour moi... Je vais probablement plutôt faire médecine'", raconte son ancien camarade. "Médecine, bordel. Sauver des vies", commente le jeune homme qui se dit "bouleversé". "Aurais-je serré la main d'un terroriste pendant un an sans le savoir ?"
"C'était pas un tueur, ce type". "Je n'arrive pas à comprendre comment un homme peut se faire laver le cerveau en si peu de temps ? Ça veut dire quoi, qu'on peut tous changer de bord et se faire exploser alors qu'on avait pour habitude de faire des tournois de frisbee tous les week-end ?", dit son ex-condisciple de l'Ecole Polytechnique. "C'était pas un tueur, ce type. Et il n'était pas débile. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans sa vie ? Je ne dis pas qu'il faut l'excuser ou que sais-je, mais quoi, n'importe qui peut finir par faire n'importe quoi ? Je ne comprends pas..."