Un des deux hommes inculpés pour avoir aidé financièrement Mohamed Abrini, le Belgo-Marocain soupçonné d'avoir été impliqué dans les attentats de Paris et Bruxelles, a plaidé coupable, a-t-on appris jeudi à l'ouverture d'un procès à Londres.
Une aide financière. Le Britannique Mohammed Ali Ahmed et le Belge Zakaria Boufassil, tous deux âgés de 26 ans, sont accusés d'avoir, en juillet 2015, donné 3.000 livres (3.500 euros) à Abrini, "l'homme au chapeau" accompagnant les deux kamikazes qui se sont fait exploser à l'aéroport de Bruxelles, lors des attaques du 22 mars (32 morts). Arrêté le 9 avril et inculpé, Abrini est également soupçonné d'être le logisticien des attaques de Paris et de Saint-Denis qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015.
Boufassil nie les charges. Mohammed Ali Ahmed et Zakaria Boufassil ont, eux, été inculpés le 29 avril dernier au Royaume-Uni pour avoir remis 3.000 livres à Abrini. Selon les relevés téléphoniques, les trois hommes se trouvaient au même moment dans un parc à Birmingham, au centre de l'Angleterre, le 11 juillet 2015. Ahmed a plaidé coupable le 8 novembre dernier, une information qu'il était interdit de rapporter jusqu'à l'ouverture du procès. Celui-ci ne concerne dès lors plus que Boufassil, lequel nie les charges.
"Il apparaît clairement qu'il (Boufassil) collaborait avec Ahmed lorsque l'argent a été remis à Abrini. Nous estimons qu'il est donc tout aussi coupable", a déclaré jeudi le procureur Max Hill aux jurés. "Il n'y a aucun doute que cet argent a été remis avec l'intention de financer des actes terroristes", a-t-il ajouté.
Des informations précises. Selon le procureur, Abrini, lorsqu'il a été interrogé par les enquêteurs belges, a expressément désigné Ahmed comme celui qui l'a guidé vers le point de rendez-vous et Boufassil comme celui qui lui a remis l'argent. Abrini a également dit aux enquêteurs belges que, lors d'un séjour en Syrie, un homme nommé "Abaaoud" (la justice britannique interdit de donner davantage de détails sur l'identité de celui-ci) lui a demandé de collecter de l'argent au Royaume-Uni et lui a donné plusieurs numéros de téléphone.
Abrini s'est rendu à Birmingham au lendemain de son arrivée à Londres. Sur place, il s'est rendu deux fois dans le parc, sans y trouver personne. La troisième fois, Ahmed et Boufassil, qui voulaient d'abord s'assurer qu'il n'était pas un "imposteur", l'attendaient pour le conduire dans une forêt et lui remettre l'argent, a détaillé le procureur.