Proche-Orient : un deuxième passage frontalier entre le Liban et la Syrie «hors service» après un raid israélien

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avec AFP , modifié à
Un raid israélien visant ce vendredi matin le côté syrien de la frontière avec le Liban a coupé un passage frontalier entre les deux pays, a indiqué le ministre libanais des Transports, Ali Hamié, deuxième principal point de passage bloqué sur trois au total.
L'ESSENTIEL

"Le passage d'al-Qaa est hors service après un raid israélien sur le territoire syrien, à des centaines de mètres des gardes-frontières syriens", a déclaré Ali Hamié ajoutant que le raid avait coupé la route pour la circulation des voitures et des camions, ne laissant qu'un seul passage principal entre les deux pays encore en service. Le 4 octobre dernier, l'aviation israélienne avait mené un raid dans l'est du Liban près du poste-frontière de Masnaa avec la Syrie, coupant la principale route entre les deux pays.

Les principales informations à retenir :

  • Un raid israélien visant ce vendredi matin le côté syrien de la frontière avec le Liban a coupé un des principaux passages frontaliers
  • Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell
  • L'armée israélienne a annoncé vendredi la mort de cinq soldats tués dans des combats dans le sud du Liban
  • Trois journalistes libanais ont été tués dans une frappe israélienne nocturne dans une zone qui était restée jusque-là épargnée, un ministre dénonce un "crime de guerre"

Des dégâts empêchant toute réhabilitation

Cette route, qui était employée par des dizaines de milliers de personnes pour fuir le Liban, où Israël mène d'intenses bombardements contre le Hezbollah, a de nouveau été visée à par Israël depuis, empêchant toute réhabilitation. Un journaliste de l'AFP avait constaté un énorme cratère sur ce grand axe de circulation à la mi-octobre. Israël a déclaré que le Hezbollah utilisait le passage de Masnaa pour acheminer des armes depuis la Syrie, allié du mouvement soutenu par l'Iran.

Depuis le 23 septembre dernier, les frappes israéliennes au Liban ont fait au moins 1.580 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur les données du ministère libanais de la Santé, et déplacé plus d'un million de personnes à travers le pays. Près de 500.000 personnes, des Syriens pour la plupart, sont allées en Syrie depuis le territoire libanais, selon les autorités libanaises.

Josep Borrell évoque une "course contre la montre" au Liban

Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "Nous sommes engagés dans une course contre-la-montre entre le lancement d'un possible processus politique au Liban et un embrasement généralisé aux conséquences incalculables", a-t-il souligné dans un communiqué.

Cinq soldats israéliens tués dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé vendredi la mort de cinq soldats tués dans des combats dans le sud du Liban où elle mène depuis plusieurs semaines une offensive terrestre contre le Hezbollah, mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran. L'armée a indiqué dans un communiqué que les militaires, tous réservistes, étaient "tombés au combat dans le sud du Liban" jeudi, portant à 32 le nombre de soldats tués depuis le début de l'opération au Liban le 30 septembre, selon un bilan établi par l'AFP.

Trois journalistes tués dans une frappe israélienne

Trois journalistes libanais ont été tués dans une frappe israélienne nocturne dans une zone qui était restée jusque-là épargnée par les bombardements dans le sud du Liban, ont indiqué vendredi des médias locaux, le ministre libanais de l'Information dénonçant un "crime de guerre". "Notre correspondant à Zahlé a rapporté la mort de trois journalistes lors d'un raid israélien sur Hasbaya", a précisé l'agence nationale d'information libanaise (ANI), ajoutant que des avions militaires israéliens avaient effectué des bombardements à 3h30 près de la frontière syrienne.

La chaîne pro-iranienne Al Mayadeen a annoncé que son caméraman, Ghassan Najjar, et son ingénieur de radiodiffusion, Mohammad Reda, avaient été tués dans le raid aérien israélien visant une "résidence de journalistes à Hasbaya". Ghassan Najjar "était un père qui a risqué sa vie pour une cause juste, déterminé à révéler la vérité, et a été tué de sang-froid", selon la chaîne.

"L'ennemi israélien a attendu la pause nocturne des journalistes pour les surprendre pendant leur sommeil", a déclaré le ministre libanais de l'Information, Ziad Makari, dans un message sur le réseau social X. "Il s'agit d'un assassinat (…) car il y avait là 18 journalistes représentant sept institutions médiatiques. C'est un crime de guerre", a-t-il ajouté.

Hasbaya, localité habitée par une majorité druze, également visée

Mercredi, la chaîne avait indiqué qu'une frappe israélienne avait touché un bureau qu'elle avait évacué à Beyrouth. La chaîne du Hezbollah Al-Manar a déclaré que son vidéojournaliste, Wissam Qassem, avait également été tué dans le raid israélien à Hasbaya. Des médias locaux ont rapporté que le raid aérien avait touché un hôtel à Hasbaya, à environ 50 km au sud de la capitale libanaise et que les journalistes avaient déménagé le mois dernier dans cette localité.

Habitée par une majorité druze, Hasbaya était restée à l'abri des raids israéliens depuis le début du conflit entre le Hezbollah libanais et Israël il y a plus d'un an. Ils avaient du fuir une localité plus au sud après une frappe israélienne qui avait visé une maison quelques jours après que des personnes déplacées s'y sont installées. Un journaliste sur place a indiqué à l'AFP que la frappe avait eu lieu alors que les journalistes dormaient.

Une vidéo diffusée par la chaîne locale Al-Jadeed, montre le journaliste Mohammad Farhat de la chaîne qui était présent sur place, le visage recouvert d'une couche de poussière grisâtre, devant son lit enfoui sous les décombres de son bungalow. "L'ennemi israélien a visé le lieu de résidence des journalistes à Hasbaya, nous sommes venus ici après avoir été chassé de Marjayoun", dit-il dans la vidéo. "L'ennemi israélien a peur de la parole, et de la voix de la vérité qui révèle ses crimes", ajoute-t-il. Et selon la journaliste de Sky news arabia, Darine Heloué, des dizaines de bungalows ont été touchés alors qu'il était "clairement indiqué que cette zone est réservée à la presse".