L'opposition antichaviste a réuni près de deux millions de signatures pour l'organisation d'un référendum révocatoire contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, héritier politique d'Hugo Chavez. Seules 1,3 million de signatures ont été validées par le CNE (Conseil national électoral, dont les cinq principaux membres sont élus à la majorité par l'Assemblée nationale) mais la procédure n'en réclamait que 200.000.
La longue marche. Avec la validation de cette étape, les antichavistes ne sont pour autant pas au bout de leur peine. L'autorité électorale n'a pas communiqué les dates de la phase suivante de la procédure. Cette fois, quatre millions de signatures seront requises pour valider le référendum sur le locataire du palais de Miraflores, à Caracas. De plus, pour destituer Nicolas Maduro, le "oui" devra dépasser son score à la présidentielle de 2013, soit 7,5 millions de voix. Maduro a une carte supplémentaire dans sa manche : il a lui-même intenté un recours pour fraude devant le Tribunal suprême de justice (TSJ), que l'opposition accuse d'être au service de l'exécutif.
Compte à rebours. L'opposition tient à organiser ce référendum révocatoire avant le 10 janvier 2017, car, dans le cas contraire, Maduro aura toujours la possibilité de désigner son vice-président pour assurer l'intérim avant les élections de 2019. Pour les antichavistes, le but final du référendum contre Maduro consiste à l'organisation d'élections anticipées.
Pour autant, cette vindicte populaire à l'encontre du chef de l'État a bien du mal à se traduire par une mobilisation dans la rue. Alors que sept Vénézuéliens sur dix réprouvent la gestion du président, le principal parti d'opposition, le MUD (Mesa de la Unidad Democrática) peine à organiser des manifestations massives. Les Vénézuéliens sont bien trop occupés à lutter contre les pénuries, alimentaire et sanitaire.