L'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du Venezuela, a appelé jeudi l'Europe à intensifier ses sanctions financières à l'égard du régime de Nicolas Maduro, au lendemain de l'expulsion de l'ambassadeur d'Allemagne pour "ingérence".
L'Europe appeler à renforcer ses sanctions. Les pays européens "devraient renforcer les sanctions financières contre le régime. La communauté internationale doit empêcher que l'argent des Vénézuéliens ne soit utilisé à mauvais escient pour tuer les opposants au régime et les peuples autochtones", a déclaré Juan Guaido dans un entretien au Spiegel.
"Le Venezuela vit sous une dictature". Il a vivement condamné la décision prise la veille par le président Maduro d'expulser l'ambassadeur d'Allemagne à Caracas, demandant à ce dernier "de rester" au Venezuela. "Le Venezuela vit sous une dictature et cette manière de procéder constitue une menace pour l'Allemagne. Maduro occupe illégalement la présidence. Il n'est pas légitime pour déclarer un ambassadeur comme indésirable", remerciant l'Allemagne "pour l'aide humanitaire qu'elle a apportée".
Un ambassadeur allemande menacé ? "Le régime ne menace pas seulement l'ambassadeur verbalement, son intégrité physique est également menacée", a-t-il ajouté. Accusé "d'ingérence dans les affaires intérieures" du pays, l'ambassadeur allemand Daniel Kriener a été déclaré persona non grata et prié de quitter le pays "dans les 48 heures", avait annoncé mercredi la vice-présidence vénézuélienne. Cette expulsion avait immédiatement été condamnée par Berlin qui la juge "incompréhensible" et estime qu'elle "aggrave la situation et ne contribue pas à la détente".
Un soutien de Juan Guaido. Le diplomate allemand s'était rendu lundi à l'aéroport international de Caracas comme une douzaine d'autres diplomates occidentaux et latino-américains pour y accueillir Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale et président par intérim autoproclamé, que soutiennent une cinquantaine de pays.
Juan Guaido, qui avait bravé une interdiction de quitter le pays pour se rendre notamment en Colombie, avait annoncé son retour "malgré les menaces", Nicolas Maduro ayant averti qu'il devrait s'expliquer devant la justice. L'opposant, qui s'est proclamé président par intérim du Venezuela le 23 janvier, fait depuis l'objet d'une enquête pour "usurpation".