Une élection présidentielle anticipée aura lieu le 22 avril prochain au Venezuela, où le président Nicolas Maduro veut obtenir un nouveau mandat, alors que l'opposition n'a pas encore décidé si elle participera au scrutin.
Échec des négociations. "L'élection présidentielle est convoquée pour le 22 avril 2018", a déclaré mercredi la présidente du Conseil national électoral (CNE), Tibisay Lucena, lors d'une allocution diffusée par la télévision officielle vénézuélienne. L'annonce est intervenue après l'échec des négociations entre le gouvernement et l'opposition sur la date de ce scrutin. La délégation du gouvernement et celle de la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition, négociaient depuis deux mois à Saint-Domingue pour tenter de parvenir à un accord notamment sur la date de la présidentielle et les modalités du scrutin.
La date choisie n'est pas une surprise. En annonçant l'échec des négociations, le président dominicain Danilo Medina avait indiqué que les deux parties s'étaient mises d'accord mardi sur la date du 22 avril. Mais la MUD a présenté mercredi une série d'observations sur le texte, a déclaré Danilo Medina, et la signature prévue n'a pas pu avoir lieu.
Deux leaders privés de leurs droits civiques. L'opposition demandait entre autres que soit levée la privation des droits civiques infligée par le pouvoir à ses deux principaux dirigeants, Henrique Capriles, deux fois candidat à la présidentielle, et Leopoldo Lopez, actuellement en résidence surveillée. La MUD réclame aussi "la légalisation immédiate, dans les 48 heures", de la MUD et de deux formations appartenant à cette coalition, Primero Justicia de Henrique Capriles et Voluntad Popular de Leopoldo Lopez, tenues à l'écart de la présidentielle par des décisions de la justice et des autorités électorales.
Maduro fustige la MUD. Le principal négociateur de la MUD, Julio Borges, a déclaré que les exigences de l'opposition visaient à garantir "une élection libre", redoutée selon lui par Nicolas Maduro. Lors d'un rassemblement de ses partisans à Caracas, Nicolas Maduro a fustigé la décision de la MUD de ne pas signer l'accord et a accusé l'opposition de l'avoir prise sur instruction des Etats-Unis, bête noire du pouvoir vénézuélien.