Il rempile pour un second mandat. Le chef de l'Etat sortant du Venezuela, Nicolas Maduro, a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle par l'autorité électorale, avec près de 68% des suffrages, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote. Ses adversaires, à commencer par l'ex-chaviste Henri Falcon, dénoncent un braquage électoral de la part du parti au pouvoir, le PSUV, et contestent ces résultats.
2 millions de voix en moins. Le président socialiste sortant a donc remporté 67,7% des voix contre 21,2% pour son principal adversaire Henri Falcon. L’élection a toutefois été marquée par un très faible taux de participation : 46% seulement des électeurs se sont déplacés, contre 80% en 2013. L'appel au boycott lancé par l'opposition a semble-t-il été très suivi. De quoi faire perdre à Nicolas Maduro quelque 2 millions de voix, ce qui ne l'a pas empêché de jubiler devant ses partisans dimanche soir, avec le Palais présidentiel en toile de fond. "Face aux pressions illégales contre notre pays, la démocratie, la paix et la constitution ont triomphé. Le seul qui puisse décider du futur de la patrie, c'est le peuple vénézuélien", a-t-il lancé.
L'opposition dénonce des fraudes... Les résultats n'étaient même pas encore proclamés que son principal adversaire, Henri Falcon, annonçait déjà en conférence de presse qu'il ne les reconnaîtrait pas. Il a notamment évoqué plus de 140.000 irrégularités recensées, avec, selon lui, des personnes âgées que l'on vient aider dans l'isoloir, des bureaux de vote qui ne ferment pas à l'heure et même du chantage aux aides sociales.
.... et réclame une nouvelle élection. Il a notamment pointé du doigt les "points rouges", ces tentes installées par le PSUV à proximité des bureaux de vote. Après avoir voté, les électeurs sont venus s'y inscrire dimanche dans l'espoir de recevoir la récompense promise par le président. "12.711 points rouges ont été installés à travers le pays [...] Là, présume-t-on, les électeurs ont reçu un virement de 10 millions de bolivars [après avoir voté, ndlr]. Ce qui représente 87,6% des 14.000 bureaux de vote", a indiqué Falcon. "Nous demandons, devant le monde entier à refaire cette élection en octobre, mais cette fois sans vote assisté, avec des bureaux de vote qui ferment à l'heure, sans chantage et en appliquant à la lettre la constitution et la loi", a-t-il martelé. Une demande aussitôt balayée par Nicolas Maduro, qui l'accuse d'être mauvais perdant.
Un scrutin largement rejeté. L'autre candidat de l'opposition, le pasteur évangélique Javier Bertucci, 48 ans, a également dénoncé l'élection quelques minutes après et appelé à un nouveau vote. Outre l'opposition, les Etats-Unis, l'Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, rejettent aussi ce scrutin.