Plus de 350 personnes ont été arrêtées au Venezuela cette semaine au cours des manifestations organisées contre le régime du président Nicolas Maduro, a déclaré vendredi la Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.
320 arrestations le 23 janvier. Dans un communiqué, Michelle Bachelet a indiqué que son bureau avait reçu des "informations concernant l'arrestation massive de manifestants -- bien plus que 350 au total (cette semaine), dont 320 pour la seule journée du 23 janvier". Citant des "sources locales crédibles", elle a ajouté qu'au moins 20 personnes ont été tuées mardi et mercredi, "après avoir été apparemment touchées par des tirs des forces de sécurité ou des membres de groupes armés pro-régime. Selon l'ONG Observatorio Venezolano de Conflictividad Social, le bilan serait de 26 morts en quatre jours.
Michelle Bachelet a réclamé une "enquête indépendante et impartiale" afin d'établir s'il y a eu "usage excessif de la force de la part des autorités ou si des crimes ont été commis par des membres de groupes armés pro-gouvernementaux ou autres". "Je suis extrêmement inquiète de la situation au Venezuela qui pourrait rapidement devenir hors de contrôle avec des conséquences catastrophiques", a-t-elle souligné.
L'ONU appelle au dialogue. La Haut-Commissaire a enjoint les dirigeants politiques vénézuéliens de tous bords d'engager sans tarder des discussions afin de désamorcer la crise. "Plus de trois millions de Vénézuéliens ont fui le pays, des millions d'autres vivent dans des conditions misérables", a-t-elle rappelé. "Que faut-il de plus pour que les dirigeants politiques placent le bien-être du peuple avant leurs propres intérêts? Il s'agit fondamentalement d'une crise de gouvernance et il est de la responsabilité des dirigeants du pays de mettre fin à cette situation désastreuse."
La France appelle Maduro à "s'interdire toute forme de répression de l'opposition". Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a "fermement" appelé vendredi le président vénézuélien Nicolas Maduro à "s'interdire toute forme de répression de l'opposition", lors de ses vœux à la presse. Le chef de la diplomatie française a ajouté que Paris apportait son "plein soutien" au Parlement et son président, Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président" par intérim du pays en proie à une crise politique majeure.
La crise politique latente au Venezuela s'est brusquement aggravée cette semaine après la décision du jeune chef du parlement, Juan Guaido, de s'autoproclamer "président" par intérim. Il a été très rapidement reconnu par les Etats-Unis et peu après par plusieurs pays d'Amérique latine et le Canada. Juan Guaido, 35 ans, a également appelé les Vénézuéliens à poursuivre leurs manifestations contre le régime.