Des délégués du président vénézuélien Nicolas Maduro et de son rival Juan Guaido vont se rencontrer pour la première fois en tête-à-tête la semaine prochaine à Oslo, dans le cadre de la médiation norvégienne, a annoncé samedi l'opposant. Dans un communiqué, Juan Guaido a indiqué que ses représentants "s'entretiendront aussi bien avec le gouvernement norvégien qu'avec les représentants du régime" de Nicolas Maduro. Alors que le Venezuela est confronté à la pire crise politique et économique de son histoire récente, le gouvernement de Nicolas Maduro et l'opposition regroupée derrière Juan Guaido ont donc accepté une médiation de la Norvège.
La semaine dernière à Oslo, les délégations s'étaient réunies séparément avec leurs hôtes norvégiens mais n'avaient eu aucun contact bilatéral. Le ministère norvégien des Affaires étrangères avait indiqué plus tôt samedi que les camps Guaido et Maduro avaient décidé de retourner à Oslo la semaine prochaine. "Nous réaffirmons notre engagement à continuer à soutenir la recherche d'une solution négociée entre les parties au Venezuela", avait ajouté le ministère.
"C'est en combinant toutes les stratégies que nous allons finir par franchir le pas décisif", assure Guaido
Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président par intérim du Venezuela en janvier et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, s'est montré jusqu'à présent prudent face à la médiation norvégienne. Ce type de processus est impopulaire dans l'opposition, échaudée par quatre tentatives depuis que Nicolas Maduro a pris le pouvoir en 2013, toutes soldées par des échecs. Juan Guaido avait affirmé que toute médiation devrait déboucher sur le départ de Nicolas Maduro et sur de nouvelles élections. "Nous avons tout fait et nous allons insister, parce que c'est en combinant toutes les stratégies, tous les outils, que nous allons finir par franchir le pas décisif", a-t-il avancé samedi.
Pour Juan Guaido et ses partisans, Nicolas Maduro est un "dictateur", un "usurpateur" qui se maintient au pouvoir à la faveur de l'élection présidentielle "frauduleuse" de l'an dernier. À l'inverse, le président socialiste qualifie ses adversaires de l'opposition de "putschistes" soutenus par l'"Empire nord-américain".
Une crise pétrolière qui s'ajoute à la crise sociale, politique et économique
Les États-Unis, qui reconnaissent Juan Guaido comme président légitime, n'ont pas écarté l'option militaire pour renverser Nicolas Maduro. Washington a infligé des sanctions à Caracas, dont un embargo pétrolier en vigueur depuis le 28 avril.
Cet embargo a provoqué une pénurie de carburant au Venezuela, qui possède pourtant les plus importantes réserves de brut au monde. Faute de capacités de raffinage suffisantes, le pays achète en effet une partie de l'essence qu'il consomme à des entreprises américaines, ce qui est désormais rendu difficile par les sanctions. Selon l'opposition, le pays manque d'environ 100.000 barils par jour pour faire face à ses besoins internes.