Les États-Unis ont ordonné jeudi le départ du personnel "non essentiel" de leurs missions diplomatiques au Venezuela, au lendemain de la décision du département d'État de ne pas se plier à l'expulsion des diplomates américains par le dirigeant socialiste Nicolas Maduro.
"Fournir des services d'urgence de manière limitée". Dans une "alerte de sécurité" publiée sur un site du département d'État, l'administration de Donald Trump demande également aux ressortissants américains résidant ou voyageant au Venezuela d'"envisager sérieusement" de quitter ce pays. "Le gouvernement des États-Unis n'est en mesure de fournir des services d'urgence aux ressortissants américains au Venezuela que de manière limitée", prévient la diplomatie américaine.
Le département d'État ne précise pas combien de diplomates vont rester au Venezuela. "Nous prenons cette mesure en nous basant sur notre évaluation actuelle de la situation sécuritaire au Venezuela", a indiqué l'un de ses porte-parole, précisant que Washington n'avait pas l'intention de "fermer" son ambassade à Caracas.
Maduro n'a plus d'autorité légale, selon Washington. Les États-Unis ont reconnu mercredi le président de l'Assemblée nationale Juan Guaido comme "président par intérim" du Venezuela, jugeant "illégitime" le régime de Nicolas Maduro. Ce dernier a dans la foulée rompu les relations diplomatiques avec les États-Unis et donné aux diplomates américains 72 heures, jusqu'à samedi, pour quitter son pays. Mais le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a répondu que Nicolas Maduro n'avait plus "l'autorité légale" pour prendre de telles décisions.
Guaido a demandé aux diplomates américains "de rester". Pour autant, des élus républicains et démocrates ont appelé jeudi le chef de la diplomatie américaine à donner la priorité à la sécurité des diplomates américains. "Nous évaluons les conditions de sécurité tout le temps, 24 heures sur 24, sept jours sur sept", a assuré Mike Pompeo dans un entretien avec la journaliste conservatrice Laura Ingraham. "Et nous avons dit clairement au régime Maduro que nous voulons que nos diplomates soient en sécurité". Pour autant, "nous voulons être certains que l'ancien président Maduro comprenne qu'il n'a pas le droit de décider si nous devons rester ou pas", a-t-il insisté. Selon lui, "le président par intérim Guaido" a demandé aux diplomates américains "de rester", et ils ont donc "le droit de poursuivre leur mission diplomatique à Caracas".