Ursula von der Leyen veut instaurer de nouvelles règles européennes en matière d'asile et de migration. 1:28
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Isabelle Ory, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Pour mettre fin aux tensions entre les différents pays membres depuis la crise migratoire de 2015, la présidente de la Commission européenne veut modifier le règlement de Dublin sur les demandes d'asile. Ursula von der Leyen compte également instaurer un nouveau mécanisme de solidarité. 
DÉCRYPTAGE

C’est un sujet qui déchire les Européens depuis plus de cinq ans. Deux semaines après l’incendie qui a détruit le 9 septembre dernier le camp de migrants de Moria, sur l’île de Lesbos en Grèce, Bruxelles a présenté une refonte du système européen d’asile et de migration, baptisée "pacte migratoire". La Commission européenne veut modifier le fameux règlement de Dublin prévoyant que les demandes d’asile soient examinées dans le pays où la personne pose le pied en premier. 

Un "nouveau mécanisme de solidarité"

Le principal problème de ce règlement, c'est que son texte date d'avant la crise migratoire de 2015 et qu'il n'a pas anticipé le cas d'un afflux massif de migrants. D’où les fortes tensions ces dernières années entre la Grèce et l’Italie d’une part, qui sont très souvent des pays de première arrivée, et le reste de l’Union de l’autre. C'est donc pour éviter de retrouver une situation similaire que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, veut mettre en place "nouveau système européen de gouvernance de la migration avec des structures communes pour l’asile et le retour, mais aussi un nouveau mécanisme de solidarité". 

Concrètement, Bruxelles veut que tous les pays membres contribuent en cas d’urgence. Soit en prenant une partie des demandeurs d’asile en charge, soit en s'occupant de l’expulsion des déboutés de l’asile vers leur pays d’origine. En contrepartie, les pays dits de "premier accueil" enregistreraient tous les migrants avec le soutien des agences européennes et ils feraient un premier tri sur place. Avec ce "pacte migratoire", la Commission européenne veut croire qu'elle va enfin mettre d'accord les 27 sur un sujet qui les divise depuis des années.

De "rigoureux contrôles" aux frontières extérieures

Très attendu et plusieurs fois repoussé, ce pacte prévoit de "rigoureux contrôles" aux frontières extérieures, de manière à écarter plus rapidement les migrants jugés peu susceptibles d'obtenir une protection internationale, dont le traitement sera accéléré, a affirmé le vice-président de la Commission Margaritis Schinas.

Un mécanisme de solidarité concernant les sauvetages en mer est aussi prévu par le nouveau pacte, qui propose d'épargner de poursuites judiciaires les ONG impliquées.

La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a défendu un équilibre "juste et raisonnable" entre "responsabilité et solidarité" entre les 27. "Nous devons trouver des solutions pérennes sur la migration", a-t-elle plaidé, soulignant que l'incendie du camp grec de Moria était "un rappel brutal".