J-4. Vendredi soir, Antoine de Caunes présentera la 47e cérémonie des César. Le maître de cérémonie se confie lundi au micro de Culture Médias sur quelques-unes des surprises qu'il prépare, mais aussi sur son stress à l'approche de la soirée, diffusée en direct sur Canal+, en partenariat avec Europe 1. "Je vais essayer de le faire à ma manière, comme toujours : en respectant le cinéma, sans le prendre trop au sérieux", prévient le trublion. "On est dans le pays qui a inventé le cinéma, donc il y a un esprit de sérieux dès que l'on en parle."
"Il faut essayer de garder un peu de tempo"
Pour la présentation de sa 10e cérémonie des César, Antoine de Caunes veut une nouvelle fois poser sa patte. "Il y a un chemin de fer à respecter : le nombre de César à remettre, les hommages, le moment des disparus, le César d'honneur... Tout cela est incontournable", rappelle-t-il. "Mais il faut essayer de garder un peu de tempo dans l'histoire. Donc demander aux césarisés de remercier, certes, mais peut-être pas tout l'univers. Peut-être juste un département."
Le maître de cérémonie veut aussi que les césarisés montent sur scène "avec quelque chose à dire". "Quelle que soit cette chose à dire", précise-t-il. "Que les gens montent sur scène pour gueuler ou se réjouir, c'est un moment de la cérémonie qui m'échappe."
Le Sonic Orchestra et la troupe de Mehdi Kerchouche
Pour garder le tempo de la soirée, Antoine de Caunes a également prévu quelques surprises. "Il y aura peu de cornemuse", rassure-t-il dans un sourire." Mais il y aura l'orchestre de Thomas de Pourquery, le Sonic Orchestra. C'est un gros orchestre, avec beaucoup de cuivres. Il y aura aussi Mehdi Kerkouche et ses danseurs."
"Mais je ne vais pas vous en dire trop ! Non, je ne vois pas pourquoi je vous donnerais des noms de remettants", plaisante-t-il. "On a essayé d'équilibrer pour que la parité soit respectée, j'y tiens beaucoup. Mais aussi que toutes les classes d'âge soient là, les jeunes talents comme les acteurs et actrices plus statutaires. Donc tout cela serait très équitablement réparti."
"Je pulvérise le record de Pierre Tchernia"
À quatre jours de la cérémonie, Antoine de Caunes assure que tout est prêt. Ou presque. "Comme à chaque fois, on est dans les derniers réglages. Mais on a trois jours pleins pour répéter, donc ça va. Les César, c'est une longue préparation qui commence trois ou quatre mois avant par l'écriture, la recherche des idées, la fabrication des magnétos, la prise de contact avec les éventuels remettants et du César d'honneur", détaille-t-il. "Cela se met en place progressivement, avec les bonnes idées qui restent et les fausses bonnes idées qui partent."
Il faut dire qu'Antoine de Caunes, qui présentera sa 10e cérémonie des César, est rodé à l'exercice. "J'ai accepté parce qu'on me l'a demandé gentiment. Quand c'est demandé comme ça, il n'y a aucune raison de refuser", lance-t-il d'un ton pince-sans-rire. "La vraie raison est que je voulais battre le record de Pierre Tchernia. Il a présenté les César neuf fois. Et voilà que je pulvérise donc ce record historique."
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Dans la préparation de son record, Antoine de Caunes s'est entouré, notamment, du scénariste Thomas Bidegain, de l'humoriste Marina Rollman, de la journaliste Charline Roux, du réalisateur Martín Redondo, et du directeur artistique de la cérémonie, Bertand Delaire."
L'ombre de l'édition précédente
Reste que cette 47e cérémonie sera scrutée, après la polémique de l'année précédente. "C'est toujours casse-gueule les César, on vous attend toujours au tournant", reconnait Antoine de Caunes. "L'année dernière était absolument épouvantable : très peu de films étaient sortis, donc la compétition avait peu d'enjeux. Et en plus, il n'y avait pas de public. Donc tout était réuni pour que la soirée soit impossible à faire. Je prends une défense active de Marina Foïs qui présentait la cérémonie et de la bande qui s'y est collée. Ils ont fait avec les moyens du bord, mais tout était contre eux."
Le maître de la 47e cérémonie des César revient aussi sur les attaques subies par la comédienne Corinne Masiero, après qu'elle se soit mise nue sur scène l'année dernière pour alerter sur la situation du monde de la culture. "Ce qu'elle a fait l'année dernière était un happening, une performance", rappelle-t-il. "Moi aussi je me suis foutu à poil sur scène. C'était juste une question de circonstances. Mais ce n'est pas très grave non plus."
La pression nouvelle des réseaux sociaux
Antoine de Caunes confie que, tout habitué qu'il est à présenter les César, il n'attaque pas l'exercice l'esprit léger. "C'est un gros coup de stress, ce serait malhonnête de dire le contraire", admet-il. "Il y a tellement d'éléments réunis ce soir-là pour que ça puisse partir en vrille ! Donc oui, on est stressé."
D'autant que depuis la dernière cérémonie qu'il a présenté en 2013, les réseaux sociaux ont pris une nouvelle place. "Aujourd'hui, vous avez des réactions de minute en minute. Mais je ne vis pas la cérémonie avec un téléphone à la main", nuance-t-il. "Mais ça change les choses : il y a un jugement très sommaire en cours de route, sans tenir compte de l'ensemble. Hors, c'est ce qui compte pour une soirée comme celle-là." La 47e cérémonie des César est à vivre vendredi soir dès 20h55 sur Canal+ et sur Europe 1.